« Nous sommes préoccupés par les preuves de plus en plus nombreuses que la Russie a pu contourner les sanctions, notamment par l’intermédiaire d’États tiers et de flottes fantômes de pétroliers », écrit la commission des Affaires européennes de la chambre des Lords, chargée de la rédaction du rapport.
Sur cette question, « le Royaume-Uni et ses alliés doivent prendre des mesures décisives », fait-elle savoir.
Embargo pétrolier, plafonnement du prix du brut russe incluant l’interdiction de fournir les services permettant le transport maritime (négoce, fret, assurance, armateurs, etc.) pour les entreprises basées dans les pays de l’UE, du G7 et en Australie, mécanisme similaire pour les produits pétroliers… de nombreuses sanctions occidentales avaient en effet pour but de frapper la manne financière de la Russie.
Pour contourner ces sanctions, Moscou a réduit sa dépendance à l’égard des services maritimes occidentaux en construisant une « flotte fantôme » de tankers, en achetant de vieux navires auxquels elle offre ses propres services d’assurance, selon Rystad Energy.
« 179 pétroliers pleins de la flotte fantôme russe ont quitté les ports russes en novembre 2023 », affirme l’institut économique ukrainien KSE basé à Kiev dans son rapport « Russian Oil Tracker » de décembre.
En octobre 2023, la flotte fantôme a permis l’exportation d’environ 2,3 millions de barils par jour de pétrole brut et de 800.000 barils par jour de produits pétroliers, selon l’institut KSE.
Par ailleurs, le rapport parlementaire pointe le fait que « des lacunes et des failles résultent de divergences entre les régimes de sanctions, ce qui affaiblit leur efficacité », appelant à ce qu’elles soient « aussi limitées que possible ».