Selon l’agence officielle yéménite Saba, le bateau, intercepté avec l’aide de la marine américaine en mer d’Oman le 23 janvier, venait d’Iran et transportait notamment des missiles sol-air SAM 2 et SAM 3. Téhéran a « catégoriquement démenti ».
« Le gouvernement du Yémen a demandé que le Comité des sanctions mène une enquête approfondie », a déclaré à la presse l’émissaire de l’ONU au Yémen Jamal Benomar. Les experts du Comité « établiront les faits, d’où venait la cargaison, quels étaient les destinataires ».
« Il est clair qu’un navire a été saisi dans les eaux yéménites et que sa cargaison contenait des armes perfectionnées dont des missiles sol-air », a ajouté M. Benomar.
Une résolution de l’ONU adoptée en 2007 interdit à l’Iran d’exporter des armes sous peine de sanctions.
Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité et dont l’AFP a eu copie, le ministère yéménite des Affaires étrangères indique que des experts du Comité se sont rendus récemment au Yémen pour évoquer cette affaire.
Selon une source de sécurité yéménite, les armes était destinées à des rebelles zaïdites (une branche du chiisme) qui contrôlent notamment la province de Saada (nord). Ils doivent prendre part au prochain dialogue national prévu dans le cadre de l’accord de transition qui a permis le départ du président contesté Ali Abdallah Saleh.
Evoquant cette transition, M. Benomar a souligné « qu’elle était largement en bonne voie mais qu’elle rencontrait une résistance active ».
La délégation du Conseil de sécurité qui s’est rendue au Yémen fin janvier a été informée que « des actes d’obstruction ralentissent la transition », a-t-il dit. « Pour que la transition réussisse et éviter de nouvelles violences, nous devons rester attentifs à ces efforts persistants de blocage ».
Elu en février 2012, le président Abd Rabbo Mansour Hadi peine à organiser une conférence de dialogue national, en raison des réticences des séparatistes sudistes, des interférences des partisans de l’ancien président Saleh et des violences attribuées souvent à Al-Qaïda.
Le dialogue vise à élaborer une nouvelle Constitution et préparer des élections en 2014.