C’est le second des deux accords conclus entre la Russie et l’Ukraine en guerre sous l’égide des Nations unies et de la Turquie. Le premier, qui permet d’exporter des céréales ukrainiennes, arrive à expiration le 19 novembre, mais Rebeca Grynspan, haute responsable de l’ONU très impliquée dans les négociations, a dit son « espoir » qu’il sera prolongé.
Moscou se plaint que ses exportations de produits alimentaires et d’engrais, un produit de première nécessité pour l’agriculture mondiale, sont de facto bloquées bien qu’elles ne soient en principe pas concernées par les sanctions imposées par les pays occidentaux depuis l’invasion de l’Ukraine.
« Nous travaillons très dur pour mettre cela en oeuvre et nous avons des résultats concrets. Nous avons fait d’importants pas en avant mais il reste encore du chemin à faire », a expliqué Mme Grynspan, qui dirige la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), lors d’un point de presse à Genève.
« Nous avons procédé à des clarifications et des discussions avec l’UE, les Etats-Unis et le Royaume-Uni pour résoudre les problèmes et je crois que nous avons fait des progrès », a-t-elle souligné, tout en tempérant: « Pas autant de progrès que j’aurais aimé en voir mais c’est un problème difficile, un écosystème complexe ».
« Nous allons essayer d’avancer nettement dans cette direction et je l’espère avant la date butoir » pour l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes ou « Black Sea Grain Initiative ».
La Russie refuse pour l’instant de dire si elle acceptera la prolongation de l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes. Une avancée sur le dossier des engrais pourrait sans doute faciliter les choses.
Les céréales ukrainiennes jouent un rôle très important pour l’alimentation de centaines de millions de personnes dans le monde.
Mme Grynspan explique le blocage des exportations d’engrais par les effets secondaires des sanctions qui suscitent de fortes réticences du secteur privé à s’engager dans l’export des engrais, de peur de provoquer l’ire des pays occidentaux et de se retrouver sur leurs listes noires.
Un indicateur qu’il y a du progrès « sera de réussir à faire parvenir dans les pays qui en ont le plus besoin des engrais qui sont actuellement bloqués dans des ports quelque part en Europe avant la saison des semailles. C’est la priorité absolue », a insisté Mme Grynspan.
Elle compte aussi sur la baisse des prix du gaz, composant essentiel pour la fabrication d’engrais, pour que la production européenne puisse repartir et permettre de résorber la pénurie.