Les Bermudes se trouvaient désormais dans l’oeil, très large, de l’ouragan, qui est de catégorie 2 sur une échelle de 5 et est accompagné de vents de 175 km/h en moyenne, a précisé le Centre national américain des ouragans (NHC) dans son bulletin de 21H00 (01H00 GMT).
Mais les rafales peuvent être encore plus fortes par endroits. Le vent a atteint 215 km/h sur un point élevé des Bermudes, a relevé le NHC.
L’oeil de l’ouragan restera au-dessus de l’archipel pendant encore quelques heures.
Mais les météorologues mettent en garde contre la « période calme » qui caractérise le passage de l’oeil. « Les gens ne doivent pas s’aventurer dehors pendant cette période calme (…), car des vents forts et dangereux reviendront rapidement après le passage de l’oeil au nord des Bermudes », insiste le NHC.
« On est vraiment dans l’oeil maintenant, c’est complètement calme », a témoigné Katie Titterton dans un texto depuis un appartement près de Grape Bay, au centre des Bermudes.
« Il fait nuit noire dehors – je peux voir qu’un palmier est tombé, mais c’est tout », a-t-elle ajouté.
« Avant c’était vraiment violent. On entendait beaucoup de bruit dehors, sans doute des débris et l’océan. Ca va encore être dingue dès que l’oeil sera passé. Mais pour le moment, on prépare un steak et on ouvre une bonne bouteille de vin ! », a-t-elle raconté.
« C’est calme et sinistre », a rapporté de son côté Kevin Metschnabel dans un autre texto depuis une maison située dans l’ouest de l’archipel qui a vu sur la côte sud, où Gonzalo est arrivé. « Mais le deuxième round arrive bientôt », a-t-il ajouté.
L’ouragan devrait ensuite faiblir après avoir passé l’archipel dans la nuit.
Il se déplace vers le nord nord-est à une vitesse de 26 km/h.
Outre les vents puissants, l’ouragan s’accompagne de montées des eaux qui provoquent des inondations dans les régions côtières, de grosses vagues destructrices, et de pluies qui peuvent atteindre entre 8 cm et 15 cm sur le sol des îles britanniques.
La compagnie d’électricité Belco a indiqué que quasi tous ses clients, soit 30.000 foyers, étaient privés d’électricité.
Avant que l’ouragan ne parvienne sur l’archipel, la capitale Hamilton s’était transformée vendredi en ville fantôme.
Ecoles, commerces et administrations ont été fermés depuis jeudi et de nombreux habitants ont protégé leurs fenêtres avec des planches et leurs portes avec des sacs de sable.
Les autorités de ce territoire britannique avaient recommandé aux habitants de rester chez eux et de ne pas s’approcher des côtes.
« Je vous souhaite bonne chance pour les 24 prochaines heures. Veillez les uns sur les autres », a lancé le gouverneur George Fergusson.
L’aéroport international, fermé jeudi, ne devrait rouvrir que samedi au mieux.
Les gens se sont précipités vers les commerces pour s’équiper et faire des réserves d’eau et de nourriture. Il ne restait plus de générateurs dans la plupart des magasins dévalisés déjà il y a deux semaines avant la tempête tropicale Fay, passée le week-end dernier.
Les services météorologiques des Bermudes prévoient que le coût de Gonzalo atteindra ceux de l’ouragan Fabian en 2003, qui avait fait quatre morts et causé 300 millions de dollars de dégâts.
Beaucoup de bateaux ont été retirés des ports et la frégate HMS Argyll, de la Royal Navy, était en chemin vers l’archipel pour prêter main forte.
Gonzalo a déjà tué une personne dans les Caraïbes.
Gonzalo est la septième tempête de la saison dans l’Atlantique, qui s’étend de juin à novembre, et le troisième ouragan à toucher les Caraïbes cette année.