Un tiers des populations de requins sont menacées d’extinction. L’exploitation de leurs nageoires est considéré comme l’une des principales menaces pour ces espèces qui jouent un rôle essentiel dans l’équilibre des écosystèmes marins.
Une initiative citoyenne réclamant l’interdiction de la vente des nageoires détachées, soutenue par l’ONG Sea Shepherd, avait été présentée en janvier à la Commission. Lancée en 2020, elle a dépassé 1,1 million de signataires, obligeant l’exécutif européen à y répondre sous six mois.
La Commission s’est félicitée mercredi de cette pétition et s’est engagée à « examiner l’opportunité de prendre une mesure législative pour mettre un terme au commerce des nageoires de requin en vrac ».
Bruxelles promet notamment de lancer « d’ici la fin de l’année 2023 » une analyse d’impact pour évaluer « les conséquences environnementales, sociales et économiques » d’une telle mesure.
L’Union européenne reste l’un des plus importants exportateurs de nageoires de requin.
Elle exporte « en moyenne » 2.300 tonnes de nageoires de requin congelées par an, pour un chiffre d’affaires de 170 millions d’euros, soit près d’un tiers du total mondial, selon la Commission.
Les principaux clients sont Singapour, la Chine et Hong Kong. Les ailerons peuvent se vendre 1.000 dollars le kilo en Asie orientale pour confectionner des soupes très réputées de la gastronomie chinoise traditionnelle.
La Commission a par ailleurs rappelé que la pratique « cruelle » consistant à couper les nageoires de l’animal avant de le rejeter en mer alors qu’il est encore vivant est déjà interdite par l’UE depuis 2003. Les nageoires ne peuvent être détachées qu’au moment du débarquement au port.