Lurel à Saint-Pierre et Miquelon pour parler développement économique

M. Lurel est très attendu, outre sur ces questions, sur les problèmes de vie chère, que sa loi dite de « régulation économique » ne règle pas dans ces îles comptant un peu plus de 6.000 habitants.

« Les mesures prises pour s’attaquer à la vie chère ne trouvent pas à s’appliquer dans l’archipel. Le problème reste donc entier ici », s’inquiète Xavier Bowring, président de la Chambre d’Agriculture, de Commerce, d’Industrie, de Métiers et de l’Artisanat, dans le revue locale Cacimag. D’autant que l’absence d’agrément européen pour l’exportation des produits agroalimentaires ne facilite pas les rentrées de devises.

« Et maintenant on fait quoi ? », interroge M. Bowring, notamment à l’adresse du ministre. Arrivé dans la nuit de jeudi à vendredi, un peu chahuté par des rafales de vent à 140 km/h, M. Lurel devait rencontrer les élus et acteurs économiques.

Avec la disparition de la grande pêche à la morue dans les années 1990, « il faut trouver d’autres voies de développement économique », fait-on valoir dans l’entourage du ministre.

La pêche ne redeviendra pas ce qu’elle a été, il s’agit donc de développer la filière en la diversifiant avec de l’aquaculture. Après la fermeture de l’usine de transformation de poisson à Saint-Pierre, il ne reste plus sur l’archipel que l’unité de transformation de Miquelon, avec ses 60 emplois.

Plus largement, les deux parlementaires de l’archipel, la sénatrice Karine Claireaux et la députée Annick Girardin soutiennent l’idée d’une « économie de la mer », englobant l’activité touristique qui pourrait être développée avec les croisières en Atlantique Nord.

« Le développement de Saint-Pierre et Miquelon ne se pense que dans son environnement régional, et cela pose de manière aiguë la question de la coopération avec le Canada », a précisé le ministère. La province canadienne de Terre-Neuve est située à une vingtaine de kilomètres des côtes de l’archipel.

Si cette coopération porte ses fruits en matière de sécurité sociale ou de politique de visas, il est un dossier pudiquement qualifié de « sensible » que sont les négociations autour du projet Extraplac.

Ce programme français d’extension du plateau continental a pour but de déposer in fine un dossier aux Nations unies, qui permettrait d’étendre les zones maritimes sous juridiction, avec en ligne de mire l’exploitation des fonds marins et du sous-sol. Or le dépôt d’un tel dossier nécessite de trouver un compromis avec le puissant voisin canadien.

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