Grâce à l’outre-mer, « la France est la deuxième puissance maritime mondiale et c’est un atout » qu’il faut « défendre » avec « différentes stratégies de réinvestissement scientifiques, économiques, politiques… », a affirmé le chef d’Etat en compagnie de la ministre de la Mer Annick Girardin au premier jour de ce grand rendez-vous annuel des professionnels des secteurs maritime.
Mais « notre zone économique exclusive ne vaut que pour autant que nous savons être une puissance qui sait la faire respecter », a ajouté Emmanuel Macron qui avait annoncé la commande de six nouveaux patrouilleurs lors de sa précédente participation aux Assises, en décembre 2019 à Montpellier.
A sept mois de la présidentielle, il a défendu les autres mesures prises depuis le début de son quinquennat, notamment la « stratégie ambitieuse » sur les aires marines protégées qui vise à placer 5% des eaux françaises en Méditerranée en zone de protection forte d’ici à 2027.
Malgré la demande de responsabilités écologiques, la France « défend l’exploration des grands fonds marins » si celle-ci est « durable et raisonnée », a-t-il affirmé, en insistant sur la nécessité pour le pays de finaliser une « stratégie » sur ce sujet très sensible.
Intervenant avant le chef de l’Etat, le PDG de CMA-CGM Rodolphe Saadé a confirmé que le géant français du transport maritime allait continuer à « investir beaucoup dans l’énergie verte » même si la technologie n’était pas encore prête pour être « zéro émetteur de carbone ».
Sur le plan économique, le gouvernement a en outre lancé en janvier une « stratégie nationale » pour améliorer la compétitivité des ports, avec un investissement de 175 millions d’euros dans le cadre du plan de relance, et pour fusionner les trois grands ports de la Seine (Le Havre, Rouen, Paris) en un établissement public unique.
A la suite de plusieurs mois de concertation, dans le cadre du « Fontenoy du maritime », Emmanuel Macron a annoncé l’instauration de la possibilité d’utilisation conjointe du crédit-bail et de la garantie de projet stratégique lorsque les projets visent à recourir au pavillon français pour les navires.
Autre mesure très attendue par la filière et qui figurera dans le projet de loi de finance 2022: une « évolution des critères du suramortissement vert » avec « la mise en place d’un plafond pour l’abattement fiscal » qui permettra, selon lui, « de faciliter le recours à ce dispositif et d’accélérer la transition écologique des navires qui est absolument indispensable ».
Sur le plan social, Emmanuel a annoncé que l’aide à l’emploi maritime sera prolongée pour trois ans et une spécialité maritime devrait être créée au sein de Pôle emploi, afin d’améliorer le placement des gens de mer sur fond de difficultés d’embauches.
Est aussi « confirmé », a-t-il souligné, l’objectif du gouvernement de doubler le nombre d’officiers sortant de formation à l’ENSM (Ecole nationale supérieure maritime) d’ici 2027 pour « l’adapter aux besoins et engagements des armateurs ».
Au cours de la réunion, le maire de Nice Christian Estrosi (ex-LR) a « remercié » Emmanuel Macron pour « le nombre incalculable » de fois où il est venu dans sa ville depuis le début du quinquennat.