Maersk: lourde perte en 2016, le président démissionne

Maersk a passé dans ses comptes du quatrième trimestre 2,7 milliards de dollars de dépréciations pour ses filiales Maersk Supply Service et Maersk Drilling « en raison d’un affaiblissement attendu des perspectives ».

Le groupe, traditionnellement bâti sur un équilibre entre le transport maritime, qui pouvait profiter de la faiblesse des cours du pétrole, et l’extraction d’or noir, qui devenait rentable quand ces cours étaient élevés, a vu son modèle mis à mal ces dernières années.

« 2016 a été une année difficile, avec des vents contraires sur tous nos marchés », a-t-il souligné dans un communiqué.

La perte s’est élevée à 1,94 milliard de dollars, contre un bénéfice de 791 millions en 2015. Le chiffre d’affaires a chuté de 12%, à 35,46 milliards de dollars.

À la Bourse de Copenhague en début de séance, le groupe était sanctionné, avec une action qui baissait de 3,52% vers 09h25 GMT, dans un marché quasi stable.

Le président, Michael Pram Rasmussen, en poste depuis 14 ans, a annoncé qu’il remettait sa démission, effective le jour de l’assemblée générale annuelle le 28 mars. Son successeur est déjà désigné: Jim Hagemann Snabe, un homme d’affaires danois ancien directeur général du fabricant allemand de logiciels SAP (2010-2014).

En juin, Maersk avait déjà changé de directeur général. Nils Smedegaard Andersen, aux commandes depuis 2007, avait quitté le groupe au profit de Søren Skou, patron de Maersk Line, le numéro un mondial du transport maritime de conteneurs.

M. Skou a décidé de recentrer Maersk autour de cette activité, même si elle souffre d’une forte surcapacité mondiale, et de se défaire de celles liées au pétrole.

L’option retenue devrait être celle d’une introduction en Bourse d’une entité appelée Maersk Energy. « Les acheteurs dans ce secteur qui pourraient éventuellement être intéressés ont beaucoup à faire avec leurs propres activités et traversent une période très difficile. Donc le moyen le plus rapide de se séparer de ces activités dans l’énergie passe par la Bourse », avait justifié M. Skou, interrogé par le quotidien financier Børsen en janvier.

Maersk compte améliorer ses résultats en 2017, tablant sur « un bénéfice sous-jacent [bénéfice opérationnel hors cessions, acquisitions et dépréciations] supérieur à celui de 2016 ».

Maersk Line a accusé une perte opérationnelle de 376 millions de dollars, contre un bénéfice de 1,3 milliard l’année précédente.

Il a invoqué « une mauvaise conjoncture sur le marché, entraînant des tarifs obstinément bas en partie compensés par une hausse des volumes et une baisse des coûts unitaires liée à la diminution du prix de gros, des taux d’utilisation plus élevés et des économies sur les coûts ».

Maersk a alimenté lui-même, notamment en commandant de nouveaux navires, une guerre des prix qui a contribué au dépôt de bilan en août d’un de ses concurrents, le sud-coréen Hanjin.

Mais il voit un début d’amélioration. « Le quatrième trimestre est le premier depuis 2010 où la demande a augmenté plus vite que le tonnage disponible (…) Donc la combinaison entre la consolidation, l’arrivée bien moindre de capacités nouvelles et la croissance de la demande font que nous sommes relativement optimistes pour 2017 », a déclaré M. Skou lors d’une conférence téléphonique, cité par l’agence de presse Ritzau.

hh/cbw/cj

A.P. MOELLER-MAERSK

HANJIN SHIPPING

SAP

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