Cette mission sur le récif Second Thomas était la première depuis la conclusion d’un « accord provisoire » entre Manille et Pékin début juillet sur la livraison de produits de première nécessité et une rotation des troupes philippines basées sur un navire de guerre échoué sur le récif.
Cet atoll a été le théâtre d’affrontements entre des bateaux chinois et philippins ces derniers mois, alors que Pékin redouble d’efforts pour faire valoir ses revendications sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale.
Selon Manille, un marin philippin a perdu un pouce lors de la dernière confrontation le 17 juin dans cette zone, lorsque des garde-côtes chinois armés de couteaux, de bâtons et d’une hache ont fait échouer une tentative de la marine philippine de réapprovisionner ses troupes.
« Aucun incident fâcheux n’a été signalé » après qu’un navire civil escorté par un bateau des garde-côtes philippins a ravitaillé le navire échoué, le BRP Sierra Madre, et a effectué un changement de troupes samedi, indique samedi le ministère philippin des Affaires étrangères dans un communiqué.
De son côté, le porte-parole des garde-côtes chinois, Gan Yu, a confirmé que les Philippines avaient effectué une mission de réapprovisionnement « conformément à l’accord temporaire conclu entre la Chine et les Philippines ». Les garde-côtes chinois ont « supervisé l’ensemble du processus ».
« Nous espérons que les Philippines honoreront leur engagement et travailleront avec la Chine pour trouver un consensus et pour gérer correctement la situation maritime », a-t-il déclaré dans un communiqué.
A la suite de l’annonce de l’accord par Manille, le ministère chinois des Affaires étrangères avait laissé entendre que les Philippines devaient fournir à Pékin une « notification préalable » et permettre une vérification des livraisons, ce que Manille a rejeté.
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a appelé vendredi les Philippines à « respecter leurs engagements » dans le cadre de l’accord plutôt que « créer des complications », selon un compte rendu de sa rencontre avec le secrétaire philippin aux Affaires étrangères, Enrique Manalo, en marge d’une réunion des pays l’Association des nations du Sud-Est asiatique (Asean) au Laos.
M. Manalo a déclaré espérer que Pékin respecterait sa part du marché. « Si les parties mettent en oeuvre l’accord, et nous espérons que la Chine le fera, nous pourrons réapprovisionner notre personnel militaire sur le navire sans aucune entrave », a-t-il indiqué devant la presse vendredi soir.
Plusieurs soldats philippins sont stationnés sur le Sierra Madre, un navire rouillé délibérément échoué sur le récif en 1999 pour défendre les revendications de Manille sur la zone.
Les troupes ont besoin d’être réapprovisionnées régulièrement en nourriture, en eau et autres produits de première nécessité, ainsi que d’être relevées.
Le récif, revendiqué par la Chine et par les Philippines, se trouve à environ 200 kilomètres de l’île de Palawan, à l’ouest des Philippines, et à plus de 1.000 km de l’île de Hainan, île chinoise.