« La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, que nous avons rencontrée ce (mercredi) matin, évoquait une aide de 1.000 euros pour chaque ferme. Ce n’est pas assez pour relancer la production locale », a estimé Christophe Van Hoorne, référent pour l’outre-mer à la Confédération paysanne, lors d’une conférence de presse mercredi.
« La demande légitime » des agriculteurs mahorais, « c’est 1.000 euros par ferme par mois, pour pouvoir tenir au moins l’année », a-t-il relayé.
« Imaginez-vous qu’on dise à n’importe quel autre département français, dont toute l’agriculture aurait été détruite par un cyclone, qu’on leur donne juste 1.000 euros? C’est indécent », a également estimé mercredi Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole en France derrière la FNSEA et la Coordination rurale.
Le syndicat, classé à gauche, a également défendu une prise en charge à 100% par l’Etat de la reconstruction et de la remise en état des « 3.300 fermes locales » mahoraises, durement touchées par le cyclone Chido, le 14 décembre.
« Les bâtiments d’élevage sont tombés, les tôles sont parties, les animaux sont morts: il y a tout ce matériel et ce système de production à remettre en place », a souligné M. Van Hoorne.
Par ailleurs, « Mayotte a besoin de plants, et il ne pourra pas compter sur ceux de la métropole, inadaptés à la situation locale. Le gouvernement va devoir anticiper la production de plants dans les territoires alentours, et ne nous a pas rassurés sur ce point », a-t-il précisé.
Chido, cyclone le plus dévastateur à Mayotte depuis 90 ans, a causé la mort d’au moins 39 personnes et fait plus de 5.600 blessés, selon le dernier bilan publié par les autorités.
Le projet de loi pour la reconstruction de Mayotte a été présenté mercredi en Conseil des ministres, a annoncé la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas.
« Il faut rapidement que Mme Genevard se rende à Mayotte », a appelé M. Van Hoorne.
La campagne pour les élections des chambres d’agriculture, qui dessineront le nouveau rapport de force entre les syndicats agricoles, a débuté mardi en France. L’élection à Mayotte, seule chambre d’agriculture dirigée par la Confédération paysanne, a été reportée « d’un ou deux ans » par le préfet, avait indiqué fin décembre Mme Marandola.