« Dès ce mois d’octobre, le préfet de Mayotte, il en a l’instruction, organisera des vols groupés pour pouvoir reconduire les étrangers en situation irrégulière vers la République démocratique du Congo », a déclaré M. Retailleau à l’Assemblée nationale lors des questions au gouvernement, interrogé par la députée RN Anchya Bamana.
L’entourage du ministre a précisé à l’AFP que quatre vols groupés avaient été organisés depuis février et qu’il y en a « au moins trois prévus pour le seul mois d’octobre pour vider en partie le centre de rétention administrative » de Mayotte. La coopération avec la RDC est « excellente », ajoute l’entourage.
Depuis la fin des années 2010, des centaines de migrants originaires de l’Afrique des Grands Lacs, en particulier de la République démocratique du Congo, rentrent chaque année clandestinement à Mayotte après un voyage en « kwassa » (barque) depuis les côtes de l’Afrique de l’Est, de Madagascar ou des Comores voisines.
L’an passé, l’installation de ces migrants dans un camp de fortune près d’un stade de Mamoudzou, le chef-lieu de Mayotte, a provoqué des tensions avec des habitants qui ont culminé en janvier, avec le blocage des principaux axes routiers de l’île principale par des collectifs demandant leur expulsion.
M. Retailleau a également annoncé des « accords de sécurité bilatéraux avec les pays » de la zone de l’Afrique des Grands Lacs (RDC, Burundi, Rwanda, Tanzanie) pour « arrêter les flux ».
Alors que la députée Anchya Bamana a réclamé la mobilisation de la Marine nationale pour contrôler les frontières de Mayotte, le ministre a affirmé que le « rideau de fer » imaginé par Gérald Darmanin en début d’année, aux contours obscurs, serait « évalué ».
Près de la moitié des habitants ne possèdent pas la nationalité française à Mayotte, où la population au 1er janvier était estimée à 321.000 personnes par l’Institut national de la statistique (Insee).