« La question de la lutte contre les intolérances (…) passe forcément par des gens qui ne savaient pas et qui ouvrent les yeux, qui se déconstruisent, se conscientisent, qui reconnaissent des erreurs passées, qui avancent », a-t-elle expliqué à l’AFP.
« Un rappeur aussi connu que Médine, quand on sait l’impact qu’il a sur beaucoup de jeunes, ça rend d’autant plus intéressant le fait qu’il ait ce parcours », a ajouté la responsable écologiste, se défendant d’être l' »avocate ou la porte-parole » du rappeur régulièrement accusé d’antisémitisme et d’homophobie.
Elle a rappelé que ce dernier avait été invité par Denis Mukwege à la remise de son prix Nobel de la Paix en raison de sa chanson contre l’excision. Elle a également mentionné ses interventions à Science-Po ou sa participation à la vidéo de lancement du nouveau maillot de l’équipe de football du Havre, promue en L1.
– Excuses –
Pour autant, elle reconnaît avoir condamné dans le passé plusieurs des « choses qu’il a dites et faites » et avoir eu « des échanges assez francs » avec le rappeur ces dernières semaines.
Elle insiste néanmoins sur le message d’excuses qu’il a posté vendredi à l’adresse de Rachel Khan qu’il avait visée la veille dans un post sur X (ex-Twitter) jugé antisémite.
« Aucune ambiguïté. J’ai attaqué le parcours professionnel de Rachel Khan. La formule pas adaptée, qui a certainement dû heurter des personnes et je m’en excuse, n’était pas dirigée vers sa famille ni vers les victimes du drame de la Shoah », a-t-il posté vendredi sur X après ce nouvel incident.
« C’est une réponse sans ambiguïté, nécessaire, et qu’il a faite », a tranché Marine Tondelier. « Si tous les politiques avaient ce courage de s’excuser quand ils disent des choses qu’ils n’auraient pas dû dire (…), peut-être que le débat politique s’en porterait mieux », a-t-elle relevé.
Elle a affirmé qu’il ne fallait pas « se recroqueviller et ne parler plus qu’avec des gens avec lesquels on est 100% d’accord » pour justifier l’invitation de Médine à un débat le 24 août au Havre, sa ville natale, sur le thème de « la force de la culture face à la culture de la force ».
« Pour moi, la lutte contre l’antisémitisme, c’est une bataille culturelle qu’il faut mener et qui doit se mener partout et tout le temps, y compris là où c’est plus difficile ou plus risqué », a-t-elle développé.
C’est « un rappeur qui vient avec sa colère, pas forcément avec les bons codes (…) mais qui ouvre les yeux sur ses erreurs », a-t-elle résumé.
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