Cet homme de 61 ans a également été condamné au paiement d’une amende 50.000 euros, à la confiscation de 25.580 euros saisis sur son compte bancaire et à l’interdiction d’exercer la profession de patron de pêche pendant cinq ans.
Dans la nuit du 29 au 30 novembre 2020, son navire, le « Romain Luca », avait fait naufrage et seul le capitaine avait pu être secouru.
A l’audience du 28 novembre, où il comparaissait pour « homicides involontaires par la violation manifestement délibérée d’obligations de sécurité ou de prudence dans le cadre du travail », ce dernier avait assuré avoir tout fait pour sauver ses deux marins, qui s’étaient accrochés à la coque mais « n’ont pas résisté ».
Dès le départ, les enquêteurs avaient mis en évidence certaines irrégularités: le permis de navigation n’autorisait que deux personnes à bord et l’épave avait été retrouvée bien au-delà du seuil des 5 milles que le navire n’avait pas le droit de dépasser.
Le capitaine s’est abstenu « d’alerter les secours alors que les circonstances le commandaient », n’a pas demandé à ses marins-pêcheurs, deux frères âgés de 23 et 33 ans, dont l’un n’était pas déclaré, de revêtir leur vêtement de travail à flottabilité intégrée et n’a pas mis à l’eau le radeau de sauvetage, avait détaillé lors du renvoi en correctionnelle le procureur de Béziers, Raphaël Balland.
« C’est une décision extrêmement lourde dans un dossier dramatique pour tout le monde, qui ne tient pas compte que c’était vraiment un accident. Le tribunal a estimé que mon client aurait dû comprendre tout de suite les conséquences de cette voie d’eau alors que les experts ont mis des semaines pour comprendre », a réagi lundi l’avocat du patron de pêche, Guillaume Tarin, qui avait plaidé la relaxe.
« Nous allons réfléchir pour voir si nous faisons appel », a-t-il ajouté.
« Le jugement n’est pas assez sévère. Mes enfants ne comprennent toujours pas pourquoi leur père est mort et je n’ai pas de réponse à leur donner », a confié à l’AFP la veuve d’un des deux marins décédés.