« Poutine meurtrier! Poutine à La Haye », scandait la foule massée sur la célèbre avenue Unter den Linden, dans le centre de la capitale allemande. Dans une foule en majorité russophone à laquelle se mêlaient des Allemands, de nombreuses pancartes portaient des photos ou des citations de l’opposant ou des insultes à l’encontre de Vladimir Poutine.
Devant eux, l’imposante ambassade russe ainsi que le vaste immeuble de la compagnie aérienne russe Aeroflot, tous deux lumières éteintes aux fenêtres et entourés d’un dispositif policier.
« C’est un coup dur sur le plan émotionnel. Nous attendons la confirmation officielle de la famille », a déclaré à l’AFP Evguéni Syrokin, coordinateur du mouvement « FreeNavalny » en Allemagne.
« Cela nous motive à continuer de travailler. Nous luttons contre Poutine », a ajouté l’homme de 43 ans, une grande photo en noir et blanc de l’opposant à la main.
Derrière lui, fleurs, bougies et photos d’Alexeï Navalny se multipliaient sur le trottoir.
« Je me sens complètement vide. Je ne suis pas un grand militant, mais je prends ça très au sérieux. Cette nouvelle m’a simplement coupé le souffle », a déclaré Mikhaïl Filippov, 40 ans, qui a fui la mobilisation en Russie avec son fils de 21 ans. Il a déposé un bouquet de tulipes sur l’autel improvisé.
« Ils l’ont tué, il n’y a aucun doute là-dessus. Pour moi, c’est juste l’horreur à un niveau personnel. C’est un signe que la boussole a perdu le nord », a indiqué pour sa part à l’AFP Marat Guelman, 63 ans, un collectionneur russe renommé, critique des autorités, installé désormais à Berlin.
« Un héros doit être remplacé par cent autres héros. D’autres doivent lever la tête et dire: je n’ai pas peur. J’espère vraiment que des gens seront touchés par la vie et la mort d’Alexeï et les poussera à servir le pays », a-t-il ajouté.
L’opposant numéro un au Kremlin, Alexeï Navalny, est mort vendredi, selon les autorités, dans sa prison de l’Arctique, un décès dont les Occidentaux tiennent les autorités russes pour responsables.
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