Naufrage de l’Estonia: la Suède veut réautoriser l’inspection de l’épave après de nouvelles révélations

Un documentaire diffusé en septembre avait révélé l’existence d’un trou de quatre mètres dans la coque, remettant en cause l’enquête officielle.

« Nous devons voir comment la loi doit être adaptée pour autoriser les inspections que le bureau d’enquête accident veut mener », a déclaré le ministre suédois de l’Intérieur Mikael Damberg lors d’une conférence de presse.

Depuis 1995, un « cimetière marin », sanctuarisé par un accord entre la Suède, l’Estonie et la Finlande, interdisait toute plongée sur l’épave gisant par 85 mètres de fond, où se trouvent encore de nombreux corps.

Filmé illégalement, un documentaire diffusé en septembre avait révélé l’existence d’un trou de quatre mètres dans la coque, relançant les interrogations sur les causes du naufrage.

Dans une requête publiée vendredi, le bureau suédois d’enquête accident, Haverikomissionnen, a demandé au gouvernement d’autoriser par la loi de nouvelles plongées pour inspecter le navire.

Dans la nuit du 27 au 28 septembre 1994, le ferry de 155 mètres de long avait sombré en moins d’une demi-heure entre Tallinn et Stockholm avec 989 personnes à bord.

Essentiellement suédois ou estoniens, 852 passagers et membres d’équipage avaient péri, dans une des pires catastrophes maritimes du XXe siècle, et la pire dans les eaux européennes.

Une commission d’enquête internationale avait conclu en 1997 à une déficience du système de verrouillage de la porte escamotable de proue, ce qui avait permis à l’eau de s’engouffrer sur le pont réservé aux voitures.

Pourtant, les survivants et les proches des personnes tuées se battent depuis plus de 20 ans pour une enquête plus approfondie.

Jusqu’à la diffusion du documentaire, les pays concernés s’étaient montrés extrêmement réticents à réexaminer les causes de la catastrophe.

Début octobre, le Premier ministre estonien Juri Ratas avait appelé à ouvrir « dès que possible » une nouvelle enquête sur le naufrage.

De nombreuses théories sur les causes du naufrage circulent depuis des années, dont celles d’un choc avec un sous-marin ou d’une explosion à bord.

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