De nombreuses voix – familles des victimes, opposition, groupes de la société civile – s’étaient élevées ces derniers jours pour réclamer au moins la démission de M. Paillat, en plus de la suspension annoncée par le gouvernement de quatre cadres de l’administration de la Marine marchande et des Affaires maritimes, et des gardes à vue en cours de fonctionnaires et responsables de la compagnie propriétaire du navire.
« Monsieur Brice Paillat a remis ce jour sa démission en qualité de ministre des Transports au président de la République » Ali Bongo Ondimba, « qui l’a acceptée », a annoncé la présidence dans un communiqué qui n’en précise pas les raisons et ne fait pas référence au naufrage.
C’est le ministre délégué aux Transports qui « assurera le traitement des affaires courantes jusqu’à la nomination d’un nouveau ministre », précise le texte.
Le bilan, toujours provisoire, est resté inchangé depuis deux jours à 21 morts et 16 portés disparus, selon le gouvernement.
Au total, 124 des 161 passagers et membres de l’équipage recensés de l’Esther Miracle, qui a coulé le 9 mars en pleine nuit à quelques encablures des côtes gabonaises, avaient été secourus.
Ce navire mixte de transport de passagers et de fret reliait la capitale gabonaise Libreville au port pétrolier de Port-Gentil.
Le navire, dont on ignore la date de construction, avait été acheté et inauguré sur cette ligne en novembre dernier. Il appartient à une compagnie privée, Royal Cost Marine (RCM).
Des naufragés ont témoigné dans divers médias n’avoir pas été guidés par l’équipage lors de l’évacuation, être restés de nombreuses heures dans l’eau accrochés à des bateaux pneumatiques de secours qui prenaient l’eau ou à leurs bouées de sauvetage, avant l’arrivée des premiers secours, notamment des pirogues et une barge d’une compagnie privée.
Le naufrage a eu lieu à 10 km de la côte et non loin de l’entrée du golfe qui abrite Libreville.
La vétusté de ce navire, ainsi que son inadaptation à transporter des passagers, ont également été mises en cause par des médias locaux, des familles et des collectifs de la société civile.
Des enquêtes administrative et judiciaire ont été ouvertes, dont rien ne filtre pour l’heure. Mardi, le parquet avait simplement annoncé « des gardes à vue » sans plus de détail.