« Nous avons déjà des sanctions mais nous sommes en train d’en considérer des supplémentaires, oui », a répondu à des journalistes le dirigeant démocrate qui avait jugé le président Poutine « responsable » de la mort de Navalny annoncée vendredi dans une prison de l’Arctique.
Les Etats-Unis et l’Union européenne appliquent déjà une batterie de sanctions contre Moscou depuis le déclenchement de la guerre consécutive à l’invasion russe en Ukraine le 24 février 2022.
Et le président Biden avait indiqué samedi avoir exprimé à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky sa « confiance » dans la poursuite de l’aide militaire américaine à Kiev, actuellement bloquée par la Chambre des représentants du Congrès.
Le Sénat, à majorité démocrate, a approuvé une nouvelle enveloppe comprenant 60 milliards de dollars d’assistance militaire pour l’Ukraine, qui la réclame désespérément aux Etats-Unis et à ses alliés occidentaux.
Mais le chef de la majorité des républicains à la Chambre des représentants, Mike Johnson, refuse tout vote sur le projet.
– Influence de Trump –
Le président démocrate Biden a assuré lundi qu’il « serait heureux » de discuter avec M. Johnson, dont les positions sont sous influence de l’ancien président Trump (2017-2021), archifavori des primaires républicaines en vue de la présidentielle de novembre.
Les républicains exigent que soit également approuvé au Congrès un durcissement de la législation sur l’immigration avant toute nouvelle aide à l’Ukraine.
« La manière dont ils (les républicains) se détournent de la menace que représente la Russie, la manière dont ils se détournent de l’Otan et de nos obligations, c’est tout simplement choquant », a tonné Joe Biden en campagne pour sa réélection.
Le dirigeant démocrate s’indigne depuis dix jours des propos de Donald Trump, son probable rival en novembre, qui avait dit que sous sa présidence, les Etats-Unis ne protégeraient pas un allié de l’Otan, voire « encourageraient » la Russie à l’attaquer si ses dépenses militaires n’atteignaient pas 2% de son PIB.
L’homme d’affaires et tribun politique est également sorti de son silence sur la mort de Navalny en ne disant rien contre le président Poutine et en attaquant l’administration Biden.
« La mort soudaine d’Alexeï Navalny m’a fait prendre de plus en plus conscience de ce qu’il se passe dans notre pays », a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.
« C’est une lente et constante progression qui nous conduit sur le chemin de la destruction avec des politiciens, procureurs et juges ESCROCS de la gauche radicale », a tempêté M. Trump pour qui « les frontières ouvertes, les élections truquées et les décisions de justice carrément injustes SONT EN TRAIN DE DÉTRUIRE L’AMÉRIQUE. NOUS SOMMES UNE NATION SUR LE DÉCLIN ET DÉFAILLANTE! MAGA 2024 ».
Nikki Haley, son unique concurrente aux primaires républicaines, a dénoncé dans la foulée un message « détraqué » qui « compare l’Amérique à la Russie », où Donald Trump « se fait passer lui-même pour la victime ».
L’ancienne ambassadrice à l’ONU sous l’administration Trump a déploré dans un communiqué que l’ancien président républicain n’ait pas « condamné Poutine comme la brute qu’il est » et « reconnu le rôle de Poutine dans l’assassinat de Navalny ».
Le président Biden avait affirmé dès vendredi que son homologue russe était « responsable » de la mort de Navalny.
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