L’agence officielle TASS a rapporté mercredi que Lioudmila Navalnaïa a déposé une plainte pour « activités illégales » auprès d’un tribunal de Salekhard, capitale du district autonome de Iamalo-Nénétsie, une région reculée de l’Arctique où son fils était emprisonné.
La plainte sera examinée à huis clos, a précisé l’agence.
L’équipe de l’ennemi numéro 1 du président Vladimir Poutine accuse le Kremlin d’avoir d’avoir fait tuer Alexeï Navalny et de chercher à dissimuler les preuves en ne rendant pas sa dépouille à ses proches. La présidence a démenti ces accusations.
Selon l’administration pénitentiaire russe, M. Navalny est mort le 16 février dans la colonie pénitentiaire N°3 de la localité de Kharp, une prison de haute sécurité où il était détenu depuis fin 2023 et purgeait une peine de 19 ans pour « extrémisme ».
Dans une vidéo publiée mardi, la mère d’Alexeï Navalny, présente sur place depuis samedi, avait appelé Vladimir Poutine à lui remettre « sans délai » le corps de son fils.
Selon l’équipe du défunt, les enquêteurs russes ont affirmé lundi qu’ils ne rendraient pas sa dépouille avant au moins 14 jours afin de procéder à une « expertise ».
Après avoir survécu par miracle à un empoisonnement en août 2020, puis avoir été soigné en Allemagne, Alexeï Navalny, devenu populaire grâce à ses enquêtes sur la corruption du pouvoir russe, avait choisi de retourner en Russie en janvier 2021.
Il avait été immédiatement arrêté et condamné successivement à des peines de plus en plus lourdes, dans des conditions de détention de plus en plus difficiles, et fut souvent enfermé dans le froid d’une cellule d’isolement.