Cette visite de quatre jours se déroule dans la grande ville portuaire de Sihanoukville, dans le sud du pays, où Pékin multiplie déjà les investissements à travers différents secteurs de l’économie.
« Le but de la visite est de renforcer les liens et la coopération militaire, notamment navale, entre les deux pays », a expliqué à l’AFP le porte-parole du ministère de la Défense, Chhum Socheat.
« Il ne s’agit pas d’une démonstration de l’influence chinoise », a-t-il insisté, précisant que les délégués chinois à bord de ces navires allaient rencontrer à Phnom Penh le ministre de la Défense Tea Banh.
Le Premier ministre cambodgien Hun Sen se rapproche de Pékin à mesure qu’il tourne le dos à l’Occident, qui critique sa mainmise sur le pouvoir notamment via les élections jugées biaisées de l’an dernier.
Le parti au pouvoir a tous les sièges au parlement et le chef de l’opposition est en résidence surveillée dans l’attente de son procès pour une supposée tentative de révolution avec l’appui de Washington.
Le régime cambodgien dément cependant tout plan de base militaire chinois en projet dans le sud du Cambodge, non loin de la mer de Chine méridionale, zone maritime revendiquée par Pékin au grand dam de plusieurs pays d’Asie.
Même le vice-président américain Mike Pence s’en est récemment inquiété.
« La Constitution du Cambodge interdit la présence de troupes étrangères ou de bases militaires étrangères sur son territoire », avait déclaré Hun Sen mi-novembre en réaction aux inquiétudes américaines.
D’après des informations de presse, Pékin fait pression pour établir un port, qui pourrait également lui servir de base navale, à Koh Kong dans le sud-ouest du Cambodge.
Le site borderait le golfe de Thaïlande qui donne un accès facile à la mer de Chine méridionale.
La Chine, plus puissant allié régional de Hun Sen, a injecté ces dernières années des milliards de dollars dans le royaume, devenant de loin son premier investisseur étranger. Pékin ne compte pas s’arrêter là et a promis la construction d’un nouvel aéroport, d’une autoroute et d’autres infrastructures.
Plusieurs exercices militaires conjoints ont eu lieu entre Phnom Penh et Pékin, qui a promis en juin 100 millions de dollars pour moderniser l’armée cambodgienne.