« Les contrats sont toujours en cours, le président me l’a confirmé », a déclaré à la presse le maire PS de Saint-Nazaire, David Samzun, qui a eu François Hollande au téléphone mercredi soir.
« La vie des contrats va se poursuivre, les essais en mer dans quelques jours » pour le premier navire, le Vladivostok, « et la poursuite de la construction du second navire qui est cours », a–t-il expliqué.
« La président m’a confirmé que les contrats étaient toujours en cours et qu’ils se dérouleront normalement », a-t-il ajouté. « Le seul point nouveau c’est la date de livraison qui pourrait être remise en cause », a dit M. Samzun.
« L’Elysée a expliqué que les conditions pour livrer ce navire n’étaient pas réunies à ce jour (compte-tenu de l’aggravation de la situation en Ukraine) mais il n’y a pas eu de directive pour arrêter la construction des navires », a confirmé à Paris une source proche du dossier.
« Si malheureusement la situation internationale continuait à se dégrader, bien évidemment la livraison de ces navires ne serait plus envisageable » et « dans ce cas, la solidarité nationale et même européenne devrait intervenir pour que notre bassin d’emploi ne souffre en aucune manière sur le plan économique et donc social », a précisé le maire.
Selon les éléments recueillis par une correspondante de l’AFP, les marins russes, arrivés depuis quelques semaines dans la ville, continuaient jeudi leur formation chez STX sur le premier bâtiment de projection et de commandement (BPC), le Vladivostok, dont la construction est terminée. La construction du deuxième BPC, le Sébastopol, pour lequel il reste environ un an de travail, se poursuit aussi.
La décision diplomatique de la France est « compréhensible » selon la CFDT, et elle « ne ferme pas complètement la porte à ces livraisons », rappelle le syndicat dans un communiqué diffusé jeudi.
Le premier BPC est terminé et prêt à être livré « à notre +client+ qui n’est autre que DCNS », rappelle le syndicat, plus inquiet pour le second navire et les emplois concernés (300 à 400 personnes) en cas de poursuite de la crise ukrainienne.
Interrogé par l’AFP, le groupe DCNS (codétenu par l’État et le groupe Thales), fabricant du Mistral, n’a pas souhaité communiquer quelles seraient les pénalités en cas de non livraison, se refusant à tout commentaire.
A la veille d’un sommet de l’Otan dominé par la crise ukrainienne, Paris a suspendu mercredi la livraison à la Russie du premier des deux porte-hélicoptères Mistral, cédant aux critiques de plusieurs alliés, à commencer par les États-Unis.
La vente à la Russie de deux Mistral, conclue en juin 2011 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, a été évaluée à environ 1,2 milliard d’euros. Ces bâtiments sont des navires de guerre polyvalents pouvant transporter des hélicoptères, des chars, ou accueillir un état-major embarqué.
cor-gvy-Dt/bar/abb
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