Navy Yard: l’employeur du tireur n’a pas prévenu l’armée de son état mental

Si ses supérieurs avaient fait part de leurs inquiétudes sur le comportement parfois incohérent d’Aaron Alexis, il aurait perdu son accréditation d’accès et n’aurait pas pu perpétrer la fusillade meurtrière, a indiqué mardi un rapport d’enquête de l’US Navy sur la tuerie.

Les collègues et supérieurs du tueur, qui travaillait pour la société d’informatique « The Expert », un sous-traitant de Hewlett Packard, se posaient des questions « sur la stabilité mentale » d’Aaron Alexis, qui selon eux « présentait des signes qui laissaient penser qu’il aurait pu faire du mal aux autres », selon le rapport d’enquête.

« Cette information n’avait pas été rapportée au gouvernement comme elle aurait dû l’être », ajoute le document. « Si cette information avait été rapportée et traitée correctement, l’autorisation d’accès à des bâtiments sécurisés de M. Alexis aurait été révoquée ».

Hewlett Packard a également manqué à son devoir « d’évaluer régulièrement M. Alexis et de transmettre ces avis défavorables » au Pentagone, a encore souligné l’enquête dirigée par l’Amiral John Richardson.

Le 16 septembre dernier Aaron Alexis était entré dans un immeuble de bureaux du complexe de la Marine de Navy Yard à Washington, où il a ouvert le feu et tué 12 personnes, en a blessé huit autres, avant d’être abattu par la police.

Cet ancien de la Marine américaine avait pourtant des antécédents de problèmes comportementaux avec notamment au moins un épisode de délire psychotique survenu durant les mois précédents.

Une autre enquête du Pentagone a également mis en avant « des opportunités d’intervention manquées » durant la carrière du tireur, malgré « un comportement inquiétant ».

Si les autorités et ses supérieurs avaient agi en tenant compte de ces signes avant-coureurs, ils auraient pu empêcher « l’issue tragique à Navy Yard », a souligné cette deuxième enquête.

Le secrétaire à la Défense Chuck Hagel a noté qu’il existait « des manquements troublants » dans la capacité du Pentagone à détecter une personne dangereuse.

Pour faire face à ces « menaces intérieures », M. Hagel a déclaré que le département de la Défense allait créer des procédures d’évaluation permanentes et en temps réel des permis de sécurité délivrés à ses employés et à ses sous-traitants.

Chaque année plusieurs centaines de milliers de ces accréditations de sécurité sont accordées, un chiffre qui a triplé depuis les attentats du 11 septembre 2001. Une réduction de 10% de ces permis est à l’étude.

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