A l’été 2017, cet animateur de « goûters philo » avait milité contre l’expédition montée en Méditerranée par le collectif d’extrême droite « Defend Europ » à bord du chalutier le C-Star, pour dissuader les ONG de secourir les migrants en mer.
Pendant des semaines, M. Youlountas avait diffusé des articles et des publications sur Facebook, lui valant aujourd’hui de se voir réclamer d’importants dommages et intérêts pour « diffamation » et « injure ». Son ami chroniqueur Jean-Jacques Rue était, lui, cité à comparaître pour « provocation publique à la commission d’atteintes volontaires à la vie d’une personne ».
« Ce qui gêne véritablement MM. Rue et Youlountas, c’est qu’on soit opposé aux frontières passoires (…) à l’immigration de masse et à l’islamisation de l’Europe », a exposé Me Pierre-Vincent Lambert, au nom des trois accusateurs, l’Italien Lorenzo Fiato, l’Allemand Robert Timm et le Français Clément Gandelin, traités de « nazis » ou « nazillons ».
« Ils n’ont jamais eu d’accointance avec le national-socialisme. Je ne dénie pas le droit de condamner avec virulence, mais il ne faut pas tomber dans l’infraction », a ajouté Me Lambert.
« Nous sommes dans quelque chose qui est de l’ordre de la vengeance, car M. Youlountas a eu une responsabilité dans la mobilisation citoyenne qui a conduit le C-Star à se faire rejeter avant qu’il ne finisse en radeau », a rétorqué Me Dominique Tricaud pour la défense des prévenus.
« Nous sommes dans un jeu de poupées russes… les identitaires sont des néo-nazis », a-t-il soutenu, en précisant que le C-Star n’avait pu prendre la mer que grâce à des dons d’un ancien leader du Ku Klux Klan et d’une autre figure de l’extrême droite américaine. Il naviguait aussi avec des néo-nazis notoires à son bord. « Voilà les joyeux boy-scouts auxquels on a affaire! », a-t-il ironisé, en plaidant la relaxe pour ses clients.
Le jugement a été mis en délibéré au 24 mai.