M. Iakounine, 47 ans, a été arrêté en octobre, accusé d’avoir utilisé l’été dernier des drones lors d’un voyage à bord de son voilier de luxe Firebird autour de cet archipel de l’Arctique, région hautement stratégique.
Il est le fils de l’ex-président de la Compagnie des chemins de fer russes, Vladimir Iakounine, parfois décrit comme un confident de Vladimir Poutine.
A l’instar de l’Union européenne dont elle n’est pas membre, la Norvège a interdit le survol de son territoire aux citoyens et entités russes à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, une disposition qu’elle applique également à l’emploi de drones.
Mais « le tribunal (régional, ndlr) de Nord-Troms og Senja a conclu dans son jugement qu’Andreï Iakounine n’avait pas commis d’acte pénalement répréhensible », a indiqué son équipe d’avocats dans un communiqué.
« Le tribunal justifie cette décision par le fait que faire voler un drone de loisir n’est pas couvert par le cadre des sanctions », a-t-elle ajouté.
Le tribunal n’était pas joignable mercredi soir.
Selon les médias norvégiens, le parquet va faire appel.
Sur la base des motivations invoquées par les avocats, le verdict tranche avec les condamnations à plusieurs mois de prison déjà prononcées à l’encontre d’autres citoyens russes accusés de faits similaires dans le pays scandinave.
Devenu le principal fournisseur de gaz naturel de l’Europe, la Norvège est particulièrement soucieuse de la protection de ses sites stratégiques, en particulier de ses installations énergétiques.
S’il a reconnu que M. Iakounine a fait voler des drones à des fins purement récréatives et non pas d’espionnage ou de sabotage, le parquet a estimé que les poursuites étaient justifiées pour que l’interdiction de survol conserve sa fonction dissuasive.
La procureure avait requis une peine de 120 jours de prison.
La défense avait plaidé l’acquittement, faisant notamment valoir que M. Iakounine, né en Russie, avait depuis 2014 la double nationalité britannique, ce qui aurait dû selon elle lui éviter les sanctions imposées aux Russes dans le sillage de la guerre en Ukraine.
Ayant quitté Saint-Pétersbourg en 2008 et vivant aujourd’hui en Italie, il n’aurait plus que des liens « marginaux » avec la Russie. Il assure avoir condamné l’offensive lancée par la Russie en Ukraine.