L’ONG espagnole Proactiva Open Arms a annoncé vendredi avoir repéré en pleine nuit un canot en difficulté. A bord: 69 personnes portant « de terribles signes de violence », dont deux enfants et « une femme enceinte de neuf mois avec des contractions ».
Il y avait déjà sur l’Open Arms deux bébés et une quinzaine de femmes, qui faisaient partie d’un groupe de 55 personnes retrouvées jeudi à la dérive sur une barque qui prenait l’eau et menaçait de chavirer.
Avec désormais 124 personnes entassées à l’ombre de bâches tendues sur le pont, l’Open Arms a mis le cap au nord, mais sa destination n’était pas encore claire.
Le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, a signé un arrêté lui interdisant de pénétrer dans les eaux territoriales italiennes, comme pour l’Alan Kurdi, navire de l’ONG allemande Sea-Eye bloqué depuis jeudi au large de l’île de Lampedusa avec 40 migrants secourus mercredi.
Parmi eux se trouvent trois jeunes enfants et une femme enceinte de six mois, ainsi qu’un homme blessé par balle et deux survivants du bombardement dévastateur début juillet du centre de détention de Tajoura, près de Tripoli, selon Sea-Eye.
Depuis l’été dernier, tous les migrants secourus par l’Open Arms ont débarqué en Espagne. Mais les autorités espagnoles avaient interdit au navire de retourner au large de la Libye, sous peine, selon l’ONG, d’une amende de 200.000 à 900.000 euros.
Lors de sa dernière rotation au large de la Libye début juillet, l’Alan Kurdi, basé pour l’instant à Majorque, avait pour sa part secouru un total de 109 migrants, qui avaient alors pu débarquer à Malte.
Depuis son arrivée au ministère de l’Intérieur en juin 2018, M. Salvini a régulièrement exigé un accord de répartition au sein de l’Union européenne avant d’autoriser le débarquement de migrants secourus en mer, par des ONG ou parfois par les garde-côtes italiens.