Les 68 immigrés, parmi lesquels un nouveau-né et une femme enceinte, ont été secourus alors que leur embarcation se trouvait en détresse à la suite d’une panne de moteur à environ 55 km au sud de Malte.
Les conditions météorologiques favorisent ces nouveaux afflux d’immigrés, le plus souvent en provenance d’Afrique sub-saharienne ou de la Corne de l’Afrique, réfugiés en Libye. La semaine dernière, un groupe de 290 personnes est arrivé sur l’île, suivi mardi d’une centaine de migrants.
Le Premier ministre Joseph Muscat avait affirmé mardi qu’il envisageait de les renvoyer en Libye, suscitant immédiatement une mise en garde de la Commissaire européenne en charge des Affaires intérieures, Cecilia Malmström, qui lui a rappelé « l’interdiction pour les pays membres de l’UE de procéder à des refoulements ».
Le Premier ministre travailliste a ensuite indiqué qu’il « respecterait » les décisions de Bruxelles.
Cette polémique est intervenue au lendemain de la visite sur la petite île italienne de Lampedusa du pape François, qui a fustigé « l’indifférence du monde » face au drame des migrants.
En Sicile également, cinq immigrés nord-africains ont été secourus mercredi par les gardes-côtes près de Marsala.
En outre, deux embarcations transportant environ 200 immigrés ont été repérés dans le Canal de Sicile à une centaine de milles de Lampedusa.
Lors de la séance de questions au gouvernement au parlement italien, le chef du gouvernement Enrico Letta a souligné que « l’Italie et l’Europe doivent intervenir ensemble pour faire face à ce grand défi ». Il a aussi annoncé que « d’ici l’an prochain 8.000 places d’accueil supplémentaires seraient créées dans les centres pour réfugiés en Italie ».
« Le pape François a effectué un geste extraordinaire à Lampedusa et nous a adressé un message que nous devons intégrer au maximum », a-t-il ajouté.
Beaucoup plus critique, Roberto Maroni, ex-ministre de l’Intérieur et secrétaire du parti régionaliste et anti-immigration de la Ligue du Nord, a déclaré: « Des centaines et des centaines de personnes sont en train d’arriver à Lampedusa et le gouvernement ne fait rien ».
« Il faut revenir aux refoulements et aux accords bilatéraux, le gouvernement doit se réveiller ou alors nous serons envahis », a-t-il ajouté.