Symboliquement partie du quartier de Montravel, haut lieu de la lutte indépendantiste dans les années 1980, la marche a rassemblé des militants mais aussi des familles venues avec leurs enfants protester contre la réforme constitutionnelle actuellement étudiée à Paris, a constaté une journaliste de l’AFP.
La manifestation a rassemblé 6.000 personnes, selon le Haut-commissariat de la République de l’archipel, 30.000 selon les organisateurs.
Cette réforme, qui doit être votée au Sénat mardi après-midi, permettra à tous les natifs de Nouvelle-Calédonie et aux résidents qui y sont établis depuis au moins dix ans de voter aux élections provinciales, essentielles sur l’archipel où les trois provinces détiennent une grande partie des pouvoirs.
Elle prévoit également de reporter ce scrutin, initialement prévu en mai, à décembre 2024.
Ce texte devrait modifier les équilibres politiques du territoire français du Pacifique en ajoutant quelque 25.000 électeurs à la liste électorale spéciale pour les provinciales (178.000 inscrits).
Les indépendantistes la contestent car ils y voient un passage en force qui devrait marginaliser les Kanak, peuple autochtone de Nouvelle-Calédonie.
« On a donné une terre, un pays, un drapeau à tout le monde, mais on ne veut pas être marginaux chez nous », a lancé Christian Tein, commissaire général de l’Union calédonienne, lorsque la manifestation s’est arrêtée devant les locaux de la province Sud, aux mains des non-indépendantistes.
Ceux-ci, qui se sont mobilisés la semaine dernière, accusent pour leur part les indépendantistes de vouloir « les chasser » de Nouvelle-Calédonie, les positions s’étant extrêmement tendues ces dernières semaines.
La manifestation était organisée par la cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), émanation de l’Union calédonienne, frange la plus radicale du Front de libération Kanak socialiste (FLNKS).