Avant le vote des députés sur une révision constitutionnelle décriée par les indépendantistes, l’archipel français du Pacifique sud est le théâtre depuis 24 heures d’altercations, de pillages de magasins, d’incendies de maisons et de tirs sur les forces de l’ordre.
« La manière dont la France se comporte avec ses anciennes colonies est humiliante et dégradante donc oui, ça provoque des réactions un peu épidermiques », a estimé Marine Tondelier sur franceinfo, rappelant que la révision constitutionnelle aurait « une incidence sur le futur résultat des élections, puisque l’orientation de cette réforme, c’est que les Kanaks aient moins de poids électoralement ».
« Quand on fait ce genre de tripatouillage électoral (…), ça ne peut se faire que par un consensus, par de la discussion et de la concertation », a-t-elle ajouté, critiquant le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui « aime n’en faire qu’à sa tête » et « a voulu passer en force sans concertation avec les Kanaks ».
Mais au delà, elle a dénoncé l’attitude de la France dans l’ensemble de ses départements et collectivités d’Outre-mer.
« Je suis allée en Martinique, en Guadeloupe, en Guyane, à la Réunion et à Mayotte (…) et je suis rentrée en ayant franchement honte », a-t-elle assuré.
« Si c’est la France, alors les habitants de ce territoire sont des Françaises et des Français comme les autres, ils ont les mêmes droits », a-t-elle argumenté, « quitte à mettre les bouchées doubles ».
Si « on considère que ce n’est pas la France, on en tire les conséquences », a-t-elle ajouté, citant notamment les difficultés d’accès à l’eau potable à Mayotte, touchée par une épidémie de choléra, ou aux services publics en Guyane.
« L’attitude de la France me choque », a-t-elle conclu.