Larry Martin a comparu devant le tribunal de première instance de Nouméa, le 6 décembre, pour l’envoi de messages malveillants, et une seconde affaire de violences conjugales qui n’a pu être jugée en raison de la prescription des faits.
Plus de 300 messages ont été versés au dossier sur une période allant de 2019 à 2021. Certains, contenant des insultes et des menaces, ont été égrenés par le président du tribunal.
L’élu, qui avait engagé une « procédure bâillon » au début du dossier, n’a pas reconnu les faits lors de l’audience, estimant être la victime « d’une relation toxique » et d’une « vengeance » de son ancienne compagne.
« Nous sommes satisfaits de la décision. Elle soutient les femmes victimes de violences et on espère que l’administration en tiendra compte dans le cadre de sa sanction disciplinaire », a déclaré à l’AFP Steeves Teriitehau, le secrétaire général de la Fédération des fonctionnaires (Fédé), syndicat qui s’était porté partie civile.
En parallèle de la procédure judiciaire, une procédure administrative avait été lancée par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
En tant que fonctionnaire, Larry Martin assurait la responsabilité de l’Observatoire de la jeunesse pour lequel travaillait également la victime.
La commission disciplinaire avait décidé sa suspension et lié la sanction à la réponse pénale.
Mettant en avant le « devoir d’exemplarité », le secrétaire général de la Fédé plaide désormais pour sa radiation de la fonction publique.
Il était également un intervenant agréé du comité sur « l’éducation à l’égalité à l’école » (3E) du vice-rectorat de la Nouvelle-Calédonie, notamment chargé d’assurer la sensibilisation des élèves autour des questions d’égalité de genre et de violences faites aux femmes.
Dans un communiqué, le maire de Dumbéa, Yoann Lecourieux, a annoncé avoir « pris acte de la décision de M. Larry Martin de démissionner de son mandat de conseiller municipal ».
La Nouvelle-Calédonie affiche un nombre de violences intra-familiales et de violences faites aux femmes particulièrement élevé. En 2023, le taux pour 1.000 habitants était de 8,4 faits contre 3,1 dans l’Hexagone. Près du tiers des détenus du centre pénitentiaire de Nouméa ont été condamnés pour ce type de faits.