Le rorqual boréal est classé « en danger » sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Long de 20 mètres, ce cétacé, le plus gros du monde après la baleine bleue et le rorqual commun, a été la cible principale des captures « scientifiques » japonaises depuis le début des années 2000.
En octobre 2018, le Comité permanent de la Convention sur le commerce international des espèce de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, connue sous le nom de CITES, a déclaré que le Japon chassait illégalement dans les eaux internationales le rorqual boréal.
Le Comité avait estimé que l’abattage de quelque 1.500 rorquals boréals depuis 2002 par le Japon poursuivait des objectifs commerciaux et n’avait donc rien de scientifique.
Le Japon a affirmé vendredi devant le Comité qu’il n’autorisait plus la chasse des rorquals boréals en haute mer.
« Cette question doit être considérée comme close », a déclaré un membre de la délégation japonaise, devant le Comité, réuni à Genève alors que s’ouvre samedi dans cette même ville une réunion internationale de la CITES réunissant les 183 pays qui ont signé le traité.
Mais les membres du comité issus de l’Union européenne et de plusieurs autres pays, dont Israël, les Etats-Unis, le Niger, le Sénégal et le Pérou, ont fait part de leurs divergences avec le Japon.
Plusieurs ont exprimé leur indignation face à la vente des stocks passées de viande et de graisse de ces baleines en danger.
Selon les défenseurs de la nature, 1.500 tonnes de chair de baleine provenant de 131 rorquals boréals tués en 2018 ont été commercialisées au Japon.
« C’est réellement choquant », a déclaré le représentant du Niger, soulignant que lorsqu’un trafic d’espèce menacée est démantelé, comme dans le cas des éléphants, les stocks d’ivoire sont confisqués et détruits.
Le Japon a souligné qu’il avait immédiatement suivi la décision prise par le comité en octobre dernier, mais s’est opposé à ce qu’elle soit appliquée rétroactivement.
A l’issue des débats, le Comité a ordonné d’établir un rapport sur l’utilisation de ses stocks de rorquals boréals, mais a reporté à l’année prochaine la discussion sur une éventuelle confiscation de ces stocks.
Fin juin, le Japon a relancé officiellement la chasse commerciale à la baleine, actant la décision prise il y a six mois de quitter la Commission baleinière internationale (CBI) et de s’affranchir ainsi d’un moratoire appliqué durant trois décennies.