« On s’est longtemps battus pour être entendus, à l’époque des premiers écolos, pour notamment mettre le sujet de la pollution dans le pays. Ensuite on s’est battus pour être crus et suivis. Maintenant on arrive à un moment où on a su convaincre, on dirige certaines des plus grandes villes de ce pays », explique la secrétaire nationale d’EELV.
« On doit aussi tirer les enseignements de nos échecs », ajoute-t-elle, un an après le résultat décevant de Yannick Jadot à la présidentielle (4,63% des voix).
Son parti, qu’elle qualifie de « premier parti des centres-villes », veut aussi « devenir le premier parti des ruralités », précise la conseillère municipale d’opposition à Hénin-Beaumont.
Dans la classe politique, « ce ne sont pas forcément les déclarations d’amour envers les ruralités qui sont les plus crédibles » note-t-elle, en référence à l’annonce du président (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, de se retirer du dispositif « zéro artificialisation nette » des sols.
Parmi les sujets évoqués par les sympathisants écolos, « l’accès aux services publics » arrive « en troisième position après « la justice sociale et environnementale », note Mme Tondelier.
Pour établir la feuille de route du nouveau mouvement, qui doit être présenté samedi à Pantin (Seine-Saint-Denis), EELV a recueilli la contribution de 30.000 personnes, bien plus que les quelque 11.000 adhérents du parti.
« On a besoin d’être au moins un million pour remporter la bataille culturelle », maintient Marine Tondelier.
Le nouveau mouvement se veut ouvert et participatif, avec une finalité plus large qu’un parti politique.
« On va permettre un engagement à la carte pour que tout le monde s’y retrouve en fonction de ses contraintes et de ses envies », dit la patronne d’EELV.
« Tout le monde pourra être écologiste en téléchargeant l’application, en s’inscrivant à la newsletter, en faisant une formation ou en participant à une action », détaille-t-elle.
« Parmi les écologistes, certains choisiront de devenir en plus adhérents », ajoute-t-elle.
Mais est-ce une bonne stratégie de changer de nom à quelques mois des élections européennes, auxquelles les écolos sont particulièrement attendus?
« Le nom +EELV+, de manière transitoire, doit perdurer au moins jusqu’aux européennes », explique Marine Tondelier, qui précise que le parti a prévu une réforme de ses statuts « aux alentours du mois de février ».