Opération séduction de la Polynésie « sortie de l’instabilité » auprès des investisseurs

« La Polynésie sort d’une décennie de crise économique, politique et budgétaire (..) qui a entrainé la défiance des bailleurs et de l’Etat .(…) Mais cette situation a changé l’année dernière et nous souhaitons exploiter la stabilité revenue », a déclaré Nuihau Laurey lors d’une rencontre avec des investisseurs (banquiers, hôteliers, énergéticiens).

M. Laurey, vice-président du gouvernement présidé par Gaston Flosse depuis sa réélection au printemps 2013, a d’abord dressé un tableau bien sombre de la situation du « pays » après cette « décennie perdue »: 11 gouvernements en 9 ans ont provoqué la baisse du PIB de 15 points, fait chuter le tourisme de 40% (164.000 touristes en 2013), fait monter le chômage à 25% (dont 40% chez les moins de 25 ans).

La « stabilité » est d’abord politique: « la tendance autonomiste (qui veut rester dans la République française, ndlr) compte 46 des 57 sièges de l’Assemblée polynésienne, de plus un plan de relance en 50 points à appliquer d’ici la fin de l’année » est en cours, et « Standard & Poor’s a relevé la perspective de la Polynésie », a énuméré M. Laurey.

De plus, un « contrat de plan » quinquennal 2015-2020 est en cours de négociation avec l’Etat avec pour « objectif de le signer d’ici à fin septembre » même si les discussions s’annoncent « serrées ».

« Nous souhaitons que les moyens qui sont consacré à notre ZEE (zone économique exclusive) qui permet à la France d’être la seconde puissance maritime mondiale soient renforcés », a souligné M. Laurey, admettant qu’actuellement la Polynésie peut juste « dire bonjour ou envoyer un message sur Facebook » aux armements asiatiques qui viennent pêcher illégalement dans ses eaux.

« Nous avons proposé à l’Etat, qui manifeste un intérêt, la création d’un centre dédié aux ressources de la mer (minérales, halieutiques, etc.) pour fédérer dans un +cluster+ l’ensemble de professionnels publics et privés », a expliqué le vice-président, soulignant les « enjeux du XXIe siècle auxquels se préparent les autres puissances de la région », asiatiques ou anglo-saxonnnes.

Entre les ressources de la mer, le développement du tourisme — « 250.00 touristes annuels pourraient permettre un redécollage de l’économique polynésienne » -, la relance du bâtiment et un soutien à l’économie locale des îles via les emplois de proximité ou la culture de l’huile de coprah, la Polynésie ne manque pas d’atout malgré ses handicaps structurels d’isolement au milieu de l’océan Pacifique et de dispersion de ses 118 îles sur une surface grande comme l’Europe, a fait valoir Nuihau Laurey.

Pour Brigitte Girardin, ancienne ministre des outre-mer et représentante spéciale de la Polynésie à Paris, « la transition énergétique dont on parle tant, c’est en Polynésie que cela va se passer ».

A titre d’exemple, l’hôtel écologique de luxe sur Tetiaroa – l’atoll de Marlon Brando – , tout juste achevé par Pacific Beachcomber, va fonctionner avec 100% d’énergies renouvelables (huile de coprah, photovoltaïque, climatisation avec l’eau froide des mers).

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