Mardi matin, lors de la première vente de la saison, le prix de vente en gros à la criée de Port-en-Bessin (Calvados) était de 3,18 euros le kilo, ce qui correspond à une quarantaine d’euros le kilo de noix décortiquées pour le consommateur.
« Le prix s’est maintenu par rapport à octobre, ce qui est une bonne nouvelle. Si on arrive à se maintenir à 3 euros après les fêtes, ce sera très bien », a souligné Arnauld Manner, directeur de Normandie Fraîcheur Mer, association des professionnels de la pêche en Normandie.
La saison de pêche à la coquille s’étale d’octobre à mai au large, et du 3 novembre à mi-mars sur le gisement de la baie de Seine, le plus prolifique au monde situé entre le Cotentin et l’estuaire du Havre.
Si le stock de coquilles en baie de Seine « n’est pas au niveau record de l’an dernier », il totalise « en 2025 la deuxième meilleure série sur 50 ans », a jugé auprès de l’AFP Eric Foucher, chercheur en biologie halieutique à l’Ifremer.
Le biologiste mène une campagne d’estimation de population chaque année avant l’ouverture de la saison.
Mais pour M. Manner, cette ressource n’assure pas la pérennité du secteur. « L’année dernière, le prix moyen était de 3 euros au kilo avant les fêtes, 2 euros après. Perdre un euro sur la saison fragilise l’équilibre économique », a-t-il expliqué.
Produit traditionnel des tables des fêtes de fin d’année, la coquille fraîche se vend beaucoup moins bien une fois passé le Nouvel An.
En janvier dernier, le nombre de jours de pêche par semaine était passé de quatre à trois pour maintenir la rentabilité, selon M. Manner.
L’économie engendrée sur « l’usure du matériel et le carburant » avait augmenté les bénéfices, « mais, contraints par les marées, on ne peut plus réduire cette durée de pêche », a-t-il ajouté.
La survie des entreprises ne serait pas en jeu, mais leur capacité à investir et l’entrée des jeunes sur le marché se compliquent.
« La coquille Saint-Jacques est une force et une faiblesse pour le secteur » de la pêche locale, dépendant de la seule coquille Saint-Jacques, a estimé Dimitri Rogoff, président du comité des pêches de Normandie. Car « les stocks de sole se sont effondrés et il va y avoir +70% de quotas sur les maquereaux », a-t-il précisé.




