Canberra, opposé à la pêche à la baleine, va envoyer un Airbus A-319 du service des douanes, pour surveiller les échanges entre les baleiniers et les navires de Sea Shepherd, l’organisation de défense de la nature, dont trois navires ont quitté l’Australie il y a quelques jours, à la poursuite des bateaux japonais.
« Le but de la mission de (l’avion) des douanes sera de noter les incidents au large, et d’assurer une présence afin qu’il n’y ait pas de conflit entre les parties en présence », a déclaré Greg Hunt à la presse.
« C’est aussi pour s’assurer que les deux parties aient bien conscience que le monde les regarde », a-t-il ajouté.
Canberra avait d’abord prévu d’envoyer un bateau des douanes mais le ministre a indiqué qu’un avion pouvait couvrir une zone plus importante. « La flexibilité et la souplesse de l’A319 lui permettent d’opérer à travers une large zone, à grande vitesse, et il peut donc identifier toute infraction », a précisé le ministre.
La mission de surveillance aérienne se déroulera de janvier à mars.
Les baleiniers japonais ont quitté début décembre les côtes japonaises pour leur chasse annuelle dans l’Antarctique. Quelques jours plus tard, Sea Shepherd a donné le top départ à ses propres navires, qui harcèlent les baleiniers afin de les empêcher de tuer des cétacés.
Des heurts, parfois violents, se produisent chaque année sur les flots. L’an dernier, Sea Shepherd avait accusé un baleinier nippon d’avoir percuté ses navires à plusieurs reprises, tandis que les pêcheurs japonais affirmaient avoir été victimes de la même agression.
Les prises des baleiniers n’ont jamais été aussi faibles que la saison dernière.
Officiellement, les activités de la flotte nippone dans l’Antarctique sont destinées à la « recherche scientifique », une pratique tolérée par la Commission baleinière internationale qui interdit la chasse commerciale au cétacé depuis 1986.
Les autorités japonaises affirment que cette pêche fait partie intégrante de la culture nippone. Mais la chair de cétacé finit sur les étals et les défenseurs des baleines jugent donc mensonger le prétexte scientifique, estimant qu’il s’agit d’une pêche commerciale déguisée, attentatoire aux règles internationales.
Vendredi, plusieurs pays opposés à la pêche à la baleine, dont les Etats-Unis, ont mis en garde écologistes et pêcheurs japonais contre toute action mettant en péril des vies humaines.
Dans un communiqué commun, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas et les Etats-Unis ont déclaré respecter le droit de manifester en haute mer, à condition que les actions soient non-violentes et sans risque.