Au coeur des débats de la réunion des ministres de la pêche à Luxembourg: la meilleure façon de partager les quelque 6,5 milliards d’euros que l’UE envisage de dépenser entre 2014 et 2020 en faveur du secteur de la pêche.
La Commission a proposé la suppression des primes à la casse des navires, après des rapports très critiques de la cour des comptes européenne selon laquelle elles n’ont pas permis de réduire les surcapacités de la flotte par rapport à des ressources halieutiques de plus en plus rares.
Mais les grandes puissances du secteur, menées par l’Espagne, la France et le Portugal, ne l’entendent pas ainsi et se battent pour leur maintien, face à des pays comme la Suède, les Pays-Bas ou le Royaume-Uni qui réclament la suppression de ce qu’ils considèrent comme des « instruments du passé ».
« Pour le moment tout le monde campe sur ses positions et la nuit sera longue », reconnaît un diplomate européen. « On pourrait bien continuer les débats après minuit », confie un autre.
Le ministre français délégué aux Transports, à la Mer et à la Pêche, Frédéric Cuvillier, réclame en particulier des aides à la modernisation des navires, « quelle que soit leur taille », pourvu que cela se fasse « à capacité de pêche constante », c’est-à-dire sans augmenter la flotte. Il demande aussi des aides pour rendre la pêche plus respectueuse de l’environnement, en contribuant « à l’amélioration de l’efficacité énergétique par la remotorisation et l’innovation sur les coques » des navires.
Mais, a fait remarquer son homologue allemande Ilse Aigner, « de meilleurs moteurs augmentent aussi la capacité de pêche ».
« Personne ne conteste qu’ils consomment moins de carburant, mais si la capacité de pêche augmente, c’est peut-être bon pour l’environnement mais pas pour les poissons », a-t-elle dit à l’AFP.