Interrogé lors d’une visite à Tours, l’ancien négociateur pour l’Union européenne du Brexit a refusé de « faire polémique », tout en appelant M. Castaner à « faire attention à ses propos ».
Paris et Londres sont en conflit sur les licences de pêche accordées aux Européens après le Brexit.
« Ceux qui ont négocié le traité de sortie avec le Brexit et nous avaient dit: +Ne vous inquiétez pas, tout va bien+. On constate qu’effectivement il y a des imprécisions dans le texte sur lequel joue le Royaume-Uni », a déploré sur Franceinfo TV l’ancien ministre de l’Intérieur.
Interrogé sur la responsabilité du candidat à l’investiture LR Michel Barnier, il a répondu: « Si le Royaume-Uni peut mettre en avant qu’il y a un loup dans le texte, c’est qu’effectivement il n’a pas été négocié au mieux ».
« Or derrière cela il y a des femmes et des hommes, des pêcheurs, et ils ont notre soutien, et on va tout faire pour qu’ils puissent continuer à exercer le métier qui est le leur », a-t-il encore assuré.
Michel Barnier, en déplacement vendredi à Tours avant une réunion publique en soirée prévue à Orléans, a refusé de « faire polémique sur un sujet aussi grave ».
« J’ai négocié pendant trois ans et demi en représentant 27 pays », a déclaré le candidat à la primaire de la droite pour la présidentielle 2022.
« Les Anglais ne sont pas de bonne foi », a-t-il poursuivi. « M. Castaner doit faire attention à ses propos, les pêcheurs français doivent être respectés. (…) Ces accords je les ai négociés au nom de 27 gouvernements, la pêche fait partie d’une somme de 1.400 pages ».
Début octobre, Michel Barnier avait estimé que « les Britanniques se comportent comme des flibustiers actuellement sur la question des pêcheurs ».
Des « écarts importants » subsistent entre Londres et Paris sur la question de la pêche, a estimé jeudi le secrétaire d’État aux Affaires européennes Clément Beaune, mais les menaces de sanctions brandies par la France semblent s’éloigner le temps de nouvelles discussions avec le Royaume-Uni.
La France menaçait d’interdire dès lundi dernier à minuit aux navires de pêche britanniques de débarquer leurs cargaisons dans les ports français et de renforcer les contrôles douaniers de tous les camions si Londres n’accordait pas davantage de licences aux pêcheurs français.
Elle avait finalement provisoirement levé l’ultimatum en attendant la rencontre parisienne de jeudi entre M. Beaune et le secrétaire d’État britannique chargé du Brexit David Frost.
En vertu de l’accord de Brexit, les pêcheurs européens peuvent continuer à travailler dans certaines eaux britanniques à condition de pouvoir prouver qu’ils y pêchaient auparavant. Mais Français et Britanniques se disputent sur la nature et l’ampleur des justificatifs à fournir. Paris affirme que 200 demandes de licences pour des bateaux français sont en souffrance, un chiffre que Londres conteste.