« Ce n’est pas la guerre, c’est un combat. Les pêcheurs français ont des droits. Il y a eu un accord de signé, nous devons faire appliquer cet accord. Nous avons des droits de pêche, nous devons les défendre et nous les défendons », a déclaré la ministre sur RTL.
Mercredi, la France a annoncé qu’en l’absence de progrès dans ce dossier, s’appliquerait à partir du 2 novembre une première série de mesures: l’interdiction de débarquement de produits de la mer britanniques dans tous les ports français, un renforcement des contrôles douaniers, sanitaires et de sécurité des navires britanniques, ainsi qu’un contrôle des camions à destination et en provenance du Royaume-Uni, principalement à Calais.
Le gouvernement britannique a jugé mercredi soir ces mesures « disproportionnées » et prévenu qu’elles feraient l’objet « d’une réponse appropriée et calibrée ».
L’accord post-Brexit, conclu in extremis fin 2020 entre Londres et Bruxelles, prévoit que les pêcheurs européens puissent continuer à travailler dans certaines eaux britanniques à condition de pouvoir prouver qu’ils y pêchaient auparavant. Mais Français et Britanniques se disputent sur la nature et l’ampleur des justificatifs à fournir.
Dans les zones de pêche encore disputées (zone des 6-12 milles des côtes britanniques et îles anglo-normandes), Londres et Jersey ont accordé un peu plus de 210 licences définitives, et Paris en réclame encore plus de 200.
Annick Girardin a vivement démenti que 98% des licences européennes demandées au Royaume-Uni aient été accordées, comme l’a affirmé mercredi un porte-parole du Premier ministre britannique.
« C’est faux. Les Européens ont demandé 2.127 licences, les Britanniques ont donné 1.913 licences, cela fait 90%. Et tous ceux qui n’ont pas de licence, ce sont des Français, à part un ou deux Belges », a-t-elle dit.
« Cela nous amène à réagir sur deux plans »: « auprès de la Commission européenne pour réclamer des mesures de rétorsion et bien entendu côté français », parce que « les pêcheurs attendent depuis neuf mois » et qu' »il y a urgence ».
« On n’est pas dans de la négociation, on est dans de la mise en place de l’accord », a-t-elle insisté, appelant à nouveau la Commission européenne à « travailler davantage pour que le Royaume-Uni soit au rendez-vous de ses engagements ».