La commissaire grecque a annoncé qu’elle allait proposer aux ministres des 28 pays membres de l’UE « d’identifier ces pays comme non-coopératifs dans la lutte » contre la pêche illicite, en intervenant lors d’une conférence sur ce thème à Bruxelles.
Si les ministres s’accordaient pour inscrire le trio sur une liste noire, cela entrainerait la fermeture du marché européen à « tous les produits de pêche pris par des bateaux de ces pays », a-t-elle mis en garde.
« Des accords bilatéraux de pêche ou des partenariats seraient aussi hors de question », a-t-elle ajouté.
Pour lutter contre les pêcheurs-pirates, dans le cadre de sa politique anti-surpêche, la Commission européenne concentre dans l’immédiat ses efforts sur les Etats côtiers ou dispensateurs de pavillons, accusés de fermer les yeux.
Dans la perspective de l’établissement d’une liste noire, elle avait mis en garde huit pays il y a un an, mais a entretemps reconnu que cinq d’entre eux, -Fidji, Togo, Sri Lanka, Panama et Vanuatu- avaient fait des « progrès crédibles » contre la pêche illicite.
La Commission a ainsi décidé de leur laisser plus de temps, avant une nouvelle évaluation en mars prochain, a affirmé Mme Damanaki.
Elle a relevé qu’ils avaient fait preuve de « bonne volonté », en adoptant « de nouvelles législations, et amélioré les contrôles et inspections ».
« Ce n’est pas le cas du Bélize, du Cambodge et de la Guinée (…) ce qui ne me laisse pas d’autre choix que de passer à l’étape suivante », a-t-elle souligné.
La Commission publie, par ailleurs, une liste noire des bateaux accusés de pêche illicite à travers les eaux du globe, dont la dernière version comptait 66 navires.
Au moins une dizaine sont liés, selon Greenpeace, à des propriétaires européens récidivistes.
Les navires désignés comme « pirate », en l’état tous immatriculés hors de l’UE, ne peuvent y vendre leurs prises, alors que 65% des poissons consommés par les Européens sont importés de pays tiers.