Le CNPMEM annonce qu’il s’entretiendra jeudi avec le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu dans ses locaux. « Le ministre est attendu avec des solutions », prévient le comité, qui « met en garde sur la colère grandissante dans les ports ».
Depuis la fermeture de la pêche, le 22 janvier, « le gouvernement a largement communiqué sur les indemnisations que percevront les professionnels qui sont interdits de pratiquer leur métier. Mais à ce jour, rien de concret », prévient le comité.
Les pêcheurs touchés seront indemnisés « entre 80 et 85% » de leur chiffre d’affaires, avait annoncé Christophe Béchu le 19 janvier, soulignant que le gouvernement avait « saisi la Commission européenne » et obtenu « un accord de principe ».
« Ce dispositif est resté à l’état de promesse et les pêcheurs n’en bénéficient toujours pas. Cette tendance aux beaux discours qui ne sont suivis d’aucune action ne peut plus durer », prévient le CNPMEM.
Le comité exige également « la mise en oeuvre par les metteurs en marché de gasoil pêche, dont TotalEnergies, de leur engagement de remise à la pompe de 13 centimes d’euros par litre de gasoil pour tous les pêcheurs » à compter du 1er janvier.
Cette remise promise par le gouvernement en septembre est censée s’ajouter à l’aide de 20 centimes par litre de carburant dont bénéficient les pêcheurs jusqu’au 30 juin 2024.
Face à la « colère sourde » qui monte, dans un contexte d’exaspération face aux directives européennes déjà exacerbé chez les agriculteurs, le président du comité Olivier Le Nézet réclame d’avoir un interlocuteur à part entière, appelant à « nommer rapidement un ministre délégué à la Mer ».
Cette interdiction de pêche – du 22 janvier au 20 février inclus – fait suite à une décision du Conseil d’État. Elle concerne tous les bateaux de huit mètres ou plus équipés de certains types de filets, une mesure destinée à éviter que des dauphins et marsouins soient capturés accidentellement.
Cet arrêt d’un mois doit se répéter pendant les hivers 2025 et 2026. En France, plus de 450 navires sont concernés et les pertes estimées à des dizaines de millions d’euros.
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