Cette annonce intervient en plein bras de fer entre Paris et Londres autour des licences de pêche post-Brexit, le gouvernement français reprochant aux Britanniques de n’en accorder qu’en trop petit nombre.
En ajoutant trois autres bateaux qui viendront remplacer des navires qui ont quitté la flotte française, Guernesey accordera ainsi 43 licences pour 58 demandes. Ils pourront pêcher dans la zone des 6-12 milles nautiques au large de l’île anglo-normande, comme c’était le cas avant le Brexit.
Pour les 15 bateaux restants, « toute donnée supplémentaire sera examinée », a indiqué le gouvernement de Guernesey dans un communiqué.
Le ministre des Affaires étrangères de l’île, Jonathan Le Tocq, a salué une « étape importante » de sa feuille de route sur les licences, espérant qu’elle apporte « certitude et stabilité ».
La question des licences de pêche est moins problématique avec Guernesey, que Paris considère comme un « partenaire fiable » dans la négociation, qu’elle ne l’est avec Londres et Jersey.
Les pêcheurs européens peuvent continuer à travailler dans les eaux britanniques à condition de pouvoir prouver qu’ils y pêchaient auparavant. Mais Français et Britanniques se disputent sur la nature et l’ampleur des justificatifs à fournir.
Depuis le 1er janvier 2021, la France a ainsi obtenu environ un millier de licences de pêche dans les eaux britanniques et des îles anglo-normandes, mais Paris en réclame encore environ une centaine.
La Commission européenne a demandé récemment à Londres de régler le contentieux post-Brexit sur les licences de pêche avec la France pour le 10 décembre.
Dans la zone des 6 à 12 milles nautiques des côtes britanniques, les débats sont tendus pour 40 bateaux (de plus de 12 mètres) qui ont été récemment mis à l’eau en remplacement d’anciens navires. Londres refuse pour le moment de leur délivrer une licence, estimant qu’il s’agit de nouvelles demandes car elles concernent des navires plus modernes et souvent plus puissants.
La France veut voir régler en urgence la situation d’une trentaine de navires, considérés comme « très prioritaires », car ils réalisent une large part de leurs prises dans ces eaux britanniques auxquelles ils n’ont plus accès.