Les responsables de Jersey « restent sur leur position », a déclaré Ludovic Lazaro, pêcheur de Granville (Manche), à l’issue d’une rencontre entre les pêcheurs français et un ministre de Jersey. « Maintenant, c’est aux ministres de s’arranger. Nous, on va plus pouvoir faire grand chose », a-t-il ajouté.
« La démonstration de force est faite. C’est le politique qui doit prendre le relais », a abondé Dimitri Rogoff, président du comité régional des pêches de Normandie.
« C’est pas aux pêcheurs d’aller faire un blocus de Jersey pour obtenir ce qu’ils veulent », a-t-il ajouté. « Maintenant, si on n’obtient pas gain de cause, il faut que la ministre coupe la lumière. »
Mardi, la ministre française de la Mer Annick Girardin a affirmé que la France était prête à recourir à des « mesures de rétorsion » si les autorités britanniques continuaient à restreindre l’accès des pêcheurs français aux eaux de Jersey, faisant allusion à des répercussions éventuelles sur le « transport d’électricité par câble sous-marin » qui alimente l’île depuis la France.
Jeudi, Mme Girardin a enfoncé le clou: « je souhaite que les autorités britanniques reviennent sur leur décision » d’assortir de nouvelles restrictions d’accès les licences de pêches délivrées aux pêcheurs français.
Selon Paris, le Royaume-Uni a publié vendredi dernier une liste de 41 navires français, sur 344 demandes, autorisés à pêcher dans les eaux de Jersey, mais cette liste s’accompagne de nouvelles exigences « qui n’ont pas été concertées, discutées ni notifiées avant » dans le cadre de l’accord sur le Brexit trouvé entre Londres et Bruxelles, en vigueur depuis le 1er janvier dernier.