Vieux d’environ 45 ans et contenant 1,1 million de barils de brut, le FSO Safer est ancré depuis 2015 au large du port de Hodeida (ouest), à quelque six kilomètres des côtes du Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique ravagé par la guerre.
« Au cours de nos discussions très positives, les autorités gouvernementales ont confirmé soutenir la proposition coordonnée par l’ONU de transférer le million de barils de pétrole à bord vers un autre bateau », a déclaré dans un communiqué samedi soir David Gressly, coordinateur humanitaire de l’ONU pour le pays.
Les autorités yéménites veulent « réduire la menace le plus vite possible », a-t-il ajouté.
M. Gressly a également indiqué avoir eu des « discussions très constructives » le 29 janvier à Sanaa avec des responsables du mouvement rebelle, qui contrôle une majorité du nord du pays, dont la capitale depuis 2014.
« Ils ont souligné leur inquiétude au sujet des risques environnementaux et humanitaires que fait courir le pétrolier » ainsi que leur volonté « d’une action rapide », a indiqué le responsable de l’ONU, soulignant un « engagement fort » des Houthis.
« Le risque d’une catastrophe imminente est réel », a rappelé M. Gressly.
Une marée noire pourrait détruire les écosystèmes de la mer Rouge, faire fermer le port vital de Hodeida pendant plusieurs mois et exposer plus de 8,4 millions de personnes à des niveaux élevés de polluants, selon des études indépendantes.
D’après un rapport de Greenpeace, une fermeture des ports de Hodeida et Salif par lesquels arrivent 68% de l’aide humanitaire, affecterait également plus de 8,4 millions de personnes.
Des pays riverains, notamment Djibouti, l’Erythrée et l’Arabie saoudite, pourraient aussi être affectés ainsi que le trafic maritime commercial en mer Rouge.
L’inspection du navire, dont l’état se détériore, traîne depuis des années entre demandes d’accès de l’ONU et refus des rebelles Houthis.
Le conflit au Yémen oppose depuis 2014 les Houthis, soutenus par l’Iran, aux forces gouvernementales appuyées par une coalition militaire dirigée par Ryad depuis 2015.
Selon l’ONU, la guerre a fait environ 377.000 morts, victimes directes et indirectes des combats avec le manque d’eau potable, la faim et les maladies.