Pétroliers saisis: ce que l’on sait

D’autres saisies de tankers ont attisé les tensions entre l’Iran d’une part, les Etats-Unis et leurs alliés de l’autre, sur fond d’escalade dans le Golfe et de crise autour de la question nucléaire iranienne.

Voici ce que l’on sait sur les navires concernés:

– Grace 1/Adrian Darya 1 –

Le 4 juillet, le pétrolier iranien Grace 1, battant pavillon panaméen, est arraisonné au large de Gibraltar (extrême-sud de l’Espagne) par les autorités de ce territoire britannique, assistées d’un détachement de Royal Marines.

Gibraltar et les Etats-Unis disent soupçonner la cargaison d’être destinée à la Syrie, cible de sanctions, ce que Téhéran a nié.

Après avoir été autorisé à repartir le 15 août, le pétrolier renommé Adrian Darya 1 quitte Gibraltar le 18, sous pavillon iranien, malgré une demande de dernière minute des Etats-Unis de prolonger son immobilisation.

Le gouvernement de Gibraltar dit avoir reçu la promesse écrite de Téhéran de ne pas envoyer en Syrie les 2,1 millions de barils de pétrole à bord du navire, ce qu’a nié l’Iran.

Le pétrolier n’a pas quitté la Méditerranée depuis. Téhéran affirme avoir vendu sa cargaison mais refuse de dévoiler l’identité de l’acheteur.

En septembre, Londres et Wahsington ont accusé Téhéran d’avoir livré la cargaison du navire à la Syrie.

Mais le site TankerTrackers.com, qui surveille les mouvements des navires-citernes, a dit douter que l’Adrian Darya 1 ait déchargé sa cargaison et affirmé qu’il était devant le port syrien de Tartous.

– MT Riah ? –

Les Gardiens de la Révolution, armée idéologique iranienne, saisissent le 14 juillet un « tanker étranger » d’une capacité de deux millions de litres avec 12 membres d’équipage étrangers à bord, accusé de transporter du pétrole de contrebande « reçu de bateaux iraniens à des navires étrangers », dans le détroit d’Ormuz.

Téhéran n’a pas précisé le nom du navire mais TankerTrackers avait rapporté au même moment avoir perdu le signal du MT Riah, battant pavillon panaméen, après son entrée dans les eaux iraniennes.

– Stena Impero –

Le 19 juillet, les Gardiens de la Révolution encerclent le Stena Impero, avant de débarquer sur son pont, dans le détroit d’Ormuz.

Le navire de 183 mètres est confisqué et acheminé vers le port de Bandar Abbas. Il est accusé d’avoir ignoré des appels de détresse et d’avoir éteint son transpondeur après être entré en collision avec un bateau de pêche.

Récusant la version iranienne, Londres accuse Téhéran d’avoir arraisonné le Stena Impero « dans les eaux omanaises, en violation flagrante du droit international ».

Ce tanker compte alors un équipage de 23 personnes, dont 18 Indiens. Le reste vient des Philippines, de Lettonie et de Russie.

Sa saisie est survenue quelques heures après l’annonce par le tribunal de Gibraltar de la prolongation de la saisie du Grace 1. L’Iran a nié qu’il s’agissait de représailles.

L’armateur suédois du navire a indiqué le 4 septembre que sept de ses 23 membres d’équipages avaient été libérés.

Le porte-parole du gouvernement iranien Ali Rabiei a annoncé lundi que le navire était désormais « libre de ses mouvements », la procédure légale à son encontre ayant « pris fin ». Le navire qui a pris la mer vendredi est arrivé samedi au port de Dubaï.

– Navires non identifiés –

Téhéran a saisi un pétrolier le 31 juillet avec sept membres d’équipage étrangers à son bord, accusé de transporter 700.000 litres de carburant de contrebande dans le Golfe. Leur nationalité et le nom du bateau n’ont pas été dévoilés.

Les Gardiens de la Révolution ont indiqué avoir transféré le bateau vers le port de Bouchehr (sud). Il devait selon eux livrer sa cargaison à des pays du Golfe.

Le 7 septembre, l’Iran a arrêté 12 Philippins à bord d’un « remorqueur étranger », dont le pavillon n’a pas été précisé. Saisi par des garde-côtes dans le détroit d’Ormuz, ce navire est soupçonné par les autorités d’être utilisé par un réseau de contrebande de carburant.

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