« Les plastiques sont présents maintenant en grandes quantités » dans le milieu océanique, a indiqué lors d’une visioconférence avec la presse Fabienne Lagarde, chimiste de l’environnement et maîtresse de conférence à Le Mans Université.
« On soupçonne qu’ils (les plastiques, NDLR) seront là pour de très longues années », a-t-elle ajouté, assurant qu’il n’était « malheureusement plus possible de nettoyer les océans ».
La chercheuse était chargée de présenter à la presse les conclusions de la rencontre annuelle du GDR, qui se tient depuis lundi en ligne, en raison de la crise sanitaire.
Le fait de nettoyer la mer « se justifie uniquement quand il y a un intérêt », a expliqué François Galgani, océanographe à l’Ifremer, citant la récupération des filets de pêche en mer dans une optique de valorisation. « Là, ça vaut le coup d’aller les chercher », a-t-il estimé.
« C’est la seule manière de justifier le nettoyage parce que sinon ce serait trop cher. En aucun cas on ne pourra nettoyer le fond des océans », a-t-il assuré. Quelque dix millions de tonnes de plastiques finissent chaque année en mer, a-t-il estimé.
La pollution plastique va « rester, mais il faut donc absolument réussir à limiter les futurs » apports dans le milieu aquatique, a plaidé Fabienne Lagarde, estimant que cela passera « forcément par la réduction de certaines d’utilisations ».
« Nous sommes tous assez d’accord dans la communauté pour dire qu’une solution unique n’existe pas » du fait de la diversité des matériaux « avec des tailles différentes avec des formes différentes », a-t-elle en outre indiqué.
Le GDR « Polymères Océans » a été créée début 2019 par le CNRS en partenariat avec l’Ifremer et l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire). Il réunit quelque 250 chercheurs, dont des chimistes, spécialistes de physique, biologistes, écologues et écotoxicologues, océanographes, économistes et sociologues.