Polynésie: des pêcheurs vietnamiens disent avoir été traités comme des esclaves

“On les frappait, pour un oui ou pour un non”, a témoigné sur la radio polynésienne Radio 1 Jean-Pierre Lebrun, l’une des rares personnes à avoir communiqué avec les pêcheurs en dehors des autorités.

“Ils apprennent à pêcher sur le tas, et ils commettent des erreurs qui laissent des grosses traces. L’un d’eux m’a dit que sa balafre était due à un hameçon qui s’était accroché à sa joue, et sa joue était partie avec; un autre m’a dit que l’hameçon s’était accroché à son talon : il n’avait plus de talon, il boitait”, a relaté M. Lebrun.

“Et c’est le quotidien : ils me disaient que c’est sept jours sur sept, 18 heures par jour, pendant deux ans”, a poursuivi le traducteur, qui a assisté les marins lors de leur audition par la police aux frontières.

“Au cours des deux années, ils ont le droit de revenir à terre une seule fois. Tout ce qu’ils gagnaient était utilisé pour leur logement et le billet d’avion pour être reconduits à la frontière, donc il ne leur restait rien du tout”, a-t-il encore détaillé encore.

Les quatre Vietnamiens, qui pourtant ne savaient pas nager, s’étaient jetés à l’eau alors que leur palangrier taïwanais, le Hsieh Ta, était en train d’en remorquer un autre, le Kin Shun An n°6, à environ 800 mètres au large du port de Papeete.

Ils avaient été secourus par une pilotine, puis maintenus à l’écart des médias. Ils devaient être reconduits au Vietnam à partir de dimanche.

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