Le palangrier Ping Tai Rong 49 s’était échoué le 23 juillet sur le récif corallien de l’atoll d’Anuanurunga.
Le 19 octobre, le tribunal mixte de commerce avait accédé à la demande de la Polynésie française d’autoriser la saisie conservatoire d’un thonier de la même société – le Ping Tai Rong 316, alors en escale au port de Papeete – pour pouvoir financer le démantèlement de l’épave.
Le tribunal civil a rejeté mardi le recours contre cette saisie, intenté par la société chinoise Ping Tai Rong Ocean Fishery Group Co. LTD.
Son thonier ne pourra reprendre la mer que si l’armateur verse 150 millions de francs Pacifique (1,25 million d’euros) sur le compte de la Caisse autonome des réglements pécuniers des avocats de Me Yves Piriou, l’avocat de la Polynésie ou une « caution irrévocable » du même montant à l’une des trois banques de la Polynésie française. Cette somme sera consignée et remboursée à l’armateur s’il démantèle son navire échoué.
La décision du tribunal « est l’affirmation du droit de la Polynésie de se donner des chances de couvrir le coût du démantèlement des navires échoués », a déclaré à l’AFP Yves Piriou.
La collectivité d’outre-mer a financé le démantèlement de deux autres épaves échouées à Marutea Nord et Arutua, en dépit de décisions judiciaires en sa faveur.
« Ces difficultés sont d’autant plus importantes lorsque ces propriétaires négligents sont de nationalité étrangère, la distance géographique contribuant largement à leur inaction », a précisé le gouvernement de la Polynésie française dans un communiqué. Selon Me Piriou, le démantèlement du navire échoué à Arutua devrait coûter trois millions d’euros à la Polynésie.
C’est la première fois que cette collectivité saisit un thonier pour financer le démantèlement d’un autre navire.
Les thoniers et palangriers chinois transitent dans les eaux polynésiennes, même s’ils n’y pêchent pas. Le gouvernement polynésien souhaite interdire ces transits pour éviter les échouages et les pollutions qu’ils peuvent entraîner dans les écosystèmes fragiles des atolls.
Au moins quatre navires se sont échoués aux Tuamotu au cours des cinq dernières années. D’autres épaves, jamais démantelées, gisent sur des atolls depuis plusieurs décennies.