Cette aide va prendre la forme d’un mécanisme de garantie qui aidera Transnet à faire face à des remboursements de dette imminents, a indiqué le Trésor national rappelant le « rôle central » que joue l’entreprise dans l’économie sud-africaine.
Transnet « a connu d’importants défis opérationnels, financiers et de gouvernance ces derniers temps et a du mal à remplir ce rôle stratégique », a poursuivi le Trésor.
Une quinzaine de cargos transportant 40.000 conteneurs attendaient encore d’accoster vendredi, contre un pic de plus de 70.000 conteneurs la semaine dernière, a déclaré à l’AFP Mike Walwyn, directeur de l’Association sud-africaine des transitaires (South African Association of Freight Forwarders, SAAFF).
Cette amélioration est en partie due au fait que des navires sont redirigés vers Port-Louis sur l’Ile Maurice, selon lui.
« Ce qu’il faut de toute urgence, c’est obtenir de nouveaux équipements », a souligné M. Walwyn, espérant que les fonds gouvernementaux aideront à résoudre la situation.
Transnet a récemment imputé l’engorgement du port de Durban, qui traite environ 60% du trafic de conteneurs du pays, au mauvais temps qui a aggravé des pannes, et au vieillissement des équipements.
L’entreprise, qui outre les ports sud-africains gère le réseau de fret ferroviaire, aura un accès immédiat à 22,8 milliards de rands pour honorer ses remboursements et d’autres besoins urgents, a précisé le Trésor national.
Des « conditions de garantie strictes » devront être remplies pour accéder au reste des fonds, ajoute le communiqué.
Transnet fait face depuis longtemps à des scandales de corruption, des vols, des problèmes de maintenance et sa dette de 130 milliards de rands. L’entreprise a accusé une perte annuelle de 5,7 milliards de rands sur son dernier exercice clos en mars.
Le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA) a qualifié de « désastreuse » pour l’économie la situation au port de Durban alors que le port de Richards Bay (est) est également en difficultés.
« Aucun mécanisme de garantie ne peut s’attaquer aux causes profondes de cette inefficacité et de cette irresponsabilité budgétaire », a estimé Dion George, porte-parole en charge des finances de l’Alliance démocratique, critiquant la décision du gouvernement.
« Le filet de sécurité du gouvernement garantira que le chaos se perpétue tout en imposant un fardeau substantiel à notre budget national déjà tendu et en augmentant encore davantage notre bulle de dette croissante », a-t-il poursuivi.
L’énorme dette de Transnet signifie qu’elle ne peut pas emprunter de manière indépendante sur les marchés des capitaux et qu’elle a désespérément besoin d’une bouée de sauvetage, rappelle Daniel Silke, analyste du cabinet de conseil Political Futures.
Alors que l’Afrique du Sud se dirige vers des élections générales l’année prochaine, les problèmes de l’entreprise ne peuvent plus être « cachés sous le tapis », a-t-il estimé et un financement supplémentaire est « le seul moyen d’y parvenir pour Transnet ».