Des transports moins perturbés
Dans le ciel, le trafic se normalisent vendredi, notamment à l’aéroport de Paris Orly où la participation des contrôleurs aériens au mouvement a entraîné l’annulation d’environ 20% des vols jeudi. Le trafic s’annonce normal durant tout le week-end, selon la Direction générale de l’aviation civile (DGAC).
A la SNCF, où elles appellent à une grève reconductible depuis le 7 mars, les organisations syndicales doivent se rencontrer en début d’après-midi.
Le trafic ferroviaire est modérément perturbé vendredi avec notamment 2 TGV sur 3, et 1 TER sur 2.
Des manifestants ont envahi les voies de la gare de Toulon dans la matinée, bloquant le trafic durant une heure avant un retour à la normale, selon la direction.
La situation s’est améliorée en Ile-de-France, mais 11 lignes de RER et trains de banlieue sur 16 restaient affectées par le mouvement de contestation vendredi.
Une raffinerie menacée d’arrêt
A Gonfreville-l’Orcher, dans la Manche, les salariés grévistes de TotalEnergies « ont haussé le ton », selon Eric Sellini, coordinateur CGT, syndicat majoritaire.
« Les principales unités commenceront à s’arrêter à partir de demain », samedi, de manière à ce que « normalement, la raffinerie sera arrêtée ce week-end ou lundi au plus tard », a-t-il prévenu.
La menace d’une mise à l’arrêt des raffineries est brandie par la CGT pour in fine assécher les stations-service. Stopper une raffinerie ne se fait pas en un jour, et la direction peut s’y opposer.
Les deux raffineries de La Mède et Fos-sur-Mer près de Marseille sont toujours en grève. Celle de Donges aussi, mais l’installation est de toute façon en maintenance. A Fos, « les livraisons se font de façon sporadique », précise M. Sellini.
En revanche, toujours près de Marseille, le travail et les expéditions ont repris sur le site Petroineos à Lavera.
Electriciens et gaziers toujours en grève
Les baisses de production se poursuivaient dans l’électricité vendredi matin, sans impacts sur les clients mais affectant les finances d’EDF. « Les piquets n’ont pas été levés, au contraire ils ont été prolongés », a indiqué à l’AFP Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la CGT Energie.
Les baisses de production oscillent entre 15.000 et 20.000 MW depuis une semaine, selon lui. « A 8h00, la baisse sur l’ensemble des moyens de production était de 8.170 MW : 3.390 MW pour le thermique, 4.780 MW pour l’hydraulique. Pas de baisse pour le nucléaire », a nuancé la direction d’EDF.
Côté gaz, le blocage des quatre terminaux méthaniers de France, débuté le 6 mars au soir, est entré dans son onzième jour, sans conséquence pour les clients selon GRTgaz.
Le blocage se poursuit aussi dans les onze sites de stockage de gaz de Storengy, en grève depuis le 7 mars. Près de Romorantin, le site Chémery, plus gros stockage souterrain d’Europe, les grévistes affirment avoir fermé une majorité des puits.
Pas de remorqueurs au port du Havre
Au lendemain d’une journée « ports morts » lancée par la CGT, c’est au tour des marins et officiers CGT de la société Boluda de rester à quai vendredi au Havre, perturbant considérablement toute l’activité du port.
Dans la pratique, les porte-conteneurs, méthaniers, gaziers ou pétroliers, qui ont besoin d’un voire deux ou trois remorqueurs pour entrer ou sortir du port, ne sont plus pris en charge.
A Calais, le trafic des ferries vers la Grande-Bretagne était complètement à l’arrêt vendredi matin: « Rien ne rentre, rien ne sort », a précisé la capitainerie.
Eboueurs en colère
A Paris, des tonnes de poubelles s’entassent toujours sur les trottoirs, malgré le déblocage par les forces de l’ordre d’un dépôt de Vitry-sur-Seine obtenu au tribunal par la société Pizzorno Environnement, qui collecte les ordures du XVe arrondissement.
Un ordre de réquisitions des éboueurs en grève a été signé par la préfecture de police de Paris, mais la situation demeure confuse.
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