Les débats, qui ont commencé à 09H00 GMT avec le premier tour de plaidoiries du Ghana, se poursuivront jusqu’au 16 février, selon le calendrier publié par le TIDM.
Un décision est attendue « en cours d’année », a précisé à l’AFP un porte-parole du tribunal, sans toutefois donner de date précise.
Le Ghana et la Côte d’Ivoire, respectivement deuxième et troisième économies d’Afrique de l’ouest, se divisent sur le tracé de leur frontière maritime, qui traverse un gisement de pétrole offshore que les deux voisins souhaitent exploiter. Le Ghana préconise l’équidistance tandis que la Côte d’Ivoire opte pour la bissectrice.
La partie ghanéenne fait valoir que Ghana et Côte d’Ivoire « ont mutuellement reconnu, respecté et fait application d’une frontière maritime commune, et ce pendant plus de 50 ans. Cette frontière suit une ligne d’équidistance », a déclaré un membre du tribunal chargé de rappeler les arguments respectifs des deux pays.
De son côté, la Côte d’Ivoire rejette cette approche et demande au tribunal de reconnaître que les « activités unilatérales du Ghana dans les zones maritimes ivoiriennes sont une violation de ses droits souverains exclusifs » dans la zone visée.
Malgré ces désaccords, « les relations entre le Ghana et la Côte d’Ivoire restent cordiales », a toutefois précisé durant cette audience la ministre ghanéenne de la justice Gloria Akuffo.
Dès 2010, le Ghana s’est lancé dans la production de pétrole à grande échelle et a commencé à exploiter des ressources pétrolières à partir de gisements offshore, considérés comme les plus importants découverts en Afrique de l’Ouest depuis 10 ans, à la limite avec la Côte d’Ivoire.
De son côté, la Côte d’Ivoire, qui produit quelque 45.000 barils par jour et ambitionne d’atteindre le cap de 200.000 d’ici 2020, encourage les compagnies pétrolières à prospecter dans ses eaux dans l’espoir qu’elles y découvrent des réserves aussi riches que celles trouvées au large du Ghana.
La Côte d’Ivoire avait réclamé début 2015 auprès du tribunal la suspension par le Ghana « de toutes opérations d’exploration et d’exploitation pétrolières » dans une zone offshore que les deux pays se disputent.
Le TIDM avait ordonné en avril de la même année au Ghana de limiter son activité pétrolière dans cette zone dans l’attente d’un jugement sur le fond.