Depuis 2020, la France interdit le mouillage des yachts de plus de 24 mètres dans certaines zones de la Côte d’Azur et de la Corse, afin de protéger la posidonie, dont les prairies servent de nurseries aux poissons mais aussi de puits de carbone et de protection contre l’érosion.
En mer Méditerranée, haut lieu du yachting international, le mouillage des bateaux est en effet une des principales causes de destruction des forêts de posidonie.
Depuis juin 2022, un arrêté limite en outre la durée de mouillage à 72 heures pour tout navire, afin d’éviter des phénomènes de congestion favorisant les accidents et l’installation d’épaves, a précisé auprès de l’AFP Thierry de la Burgade, adjoint « Action de l’Etat en mer » du Préfet maritime de la Méditerranée.
Ainsi, « la pression exercée » sur la posidonie « a été divisée par trois » en deux ans, selon la préfecture maritime.
« Cette algue endémique de la Méditerranée est cruciale pour notre environnement. On se rend compte que plus le bateau est gros, plus il constitue des dommages importants à la posidonie », a expliqué Thierry de la Burgade.
Or « un centimètre de cette algue met un an pour repousser. Quand vous arrachez une motte, il faut cent ans pour la recréer », a-t-il ajouté, précisant qu' »un mètre carré de posidonie produit 40 litres d’oxygène par jour ».
Cet été, quelque 650 infractions à la nouvelle réglementation encadrant les mouillages ont été constatées, plus particulièrement sur la Côte d’Azur, selon la préfecture maritime, contre 475 durant l’été 2021.
« Nous avons des yeux en mer qui sont les guetteurs sémaphoriques. Avec l’évolution de la réglementation, ils ont été particulièrement sensibilisés pour traquer les bateaux qui viendraient mouiller dans ces zones réglementées », a souligné M. de la Burgade.
« Ils ont clairement orienté leur action sur cette police de l’environnement plus que les années précédentes », a-t-il ajouté, pour justifier cette hausse des signalements.
Et ce alors même que, selon le communiqué de la préfecture maritime, « le pourcentage de mouillages sur les zones interdites a baissé de façon significative par rapport à la saison 2021, malgré une fréquentation stable, voire en hausse dans certains secteurs ».
Ces 650 signalements ont donné lieu à 119 procès-verbaux dressés à l’encontre des multirécidivistes et transmis au tribunal maritime de Marseille.
La peine maximale encourue pour ces mouillages illégaux est de 150.000 euros d’amende et un an d’emprisonnement.