Sur la base de chiffres relevés fin juin, comptant 600 saumons de l’Atlantique arrivés sur les frayères (zones de reproduction et de ponte dans les cours d’eau en amont), la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) signale une « évolution très défavorable, comparable aux plus mauvaises années observées », en 2018 et 2023.
Les effectifs de saumons adultes revenant annuellement se reproduire dans les gaves « ont brusquement diminués en 2023, comme dans de nombreux autres bassins de l’aire de répartition européenne de l’espèce », indiquent les préfectures des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et de Nouvelle-Aquitaine dans un communiqué.
L’interdiction vise aussi bien les pêcheurs professionnels maritimes de l’estuaire de l’Adour, que les pêcheurs fluviaux d’eau douce du bassin, et toutes les pratiques de loisir.
Alain Cazaux, représentant de la quinzaine de pêcheurs professionnels fluviaux de l’Adour, comprend une « certaine logique » à interrompre la pêche si les remontées de saumon sont en baisse, mais regrette une décision qui, « encore une fois, touche les professionnels », alors même qu’il n’est « absolument pas question de surpêche ».
Selon lui, cette décision prise pour « marquer le coup », dans un contexte de « forte pression des opposants » à la pêche, ne tient pas compte de la crise climatique. « A l’automne, les abats d’eau ont dévasté les frayères, donc, forcément, les petits saumons n’ont pas rejoint leur lieu de croissance. C’est un phénomène naturel, le cycle des poissons migrateurs a toujours été en dents de scie, mais on s’attaque aux pêcheurs », a-t-il déploré.
La saison de pêche devait s’achever le 31 juillet. Dès le 1er juillet, les 17 marins-pêcheurs maritimes de l’estuaire avaient annoncé l’arrêt de la pêche du saumon atlantique, pour « limiter leur impact » sur la gestion de l’espèce.
Selon le plan de gestion des poissons migrateurs pour la période 2022-2027, élaboré sous l’égide de la préfecture de région, ces dernières années, les effectifs entrant de saumon atlantique dans le bassin de l’Adour « sont globalement en hausse », même si « dans l’ensemble, l’abondance totale reste médiocre ».